Le tour du monde d'un sexologue

Trad. de l'allemand par Ladislas Gara
Gallimard
Parution
Il n'existe pas au monde deux pays dont les institutions sexuelles soient identiques. Cette diversité ne repose pas sur une différenciation fondamentale de l'instinct sexuel qui, en gros, est le même chez tous les peuples et dans toutes les races et n'est sujet qu'aux variations individuelles. La différence des mœurs sexuelles ne s'explique que par la diversité des formes d'expression et des tentatives faites pour résoudre le problème.
L'ethnologue sexologiste doit éviter d'employer l'épithète de sauvage en parlant des civilisations inférieures, car la vie sexuelle des peuples civilisés est, à beaucoup d'égards, plus dissolue et plus irrégulière que celle des peuples primitifs.
L'origine des mœurs sexuelles, souvent influencée, il est vrai, par la vie sentimentale et les superstitions (la crainte des mauvais esprits), se trouve dans des faits positifs. Les explications symbolistes et idéalistes ne sont que des théories surajoutées.
Chaque peuple (et chaque religion) est convaincu que ce sont ses mœurs sexuelles qui sont les plus morales. Ainsi s'explique la tendance à juger immorales les mœurs des autres pays.
L'humanité n'est pas encore parvenue à résoudre le problème des mœurs sexuelles d'une manière également satisfaisante du point de vue biologique et sociologique. Seule la connaissance objective et scientifique de l'homme et de sa sexualité est capable de constituer les bases d'une réforme sexuelle rationnelle.