Le personnage et son ombre
Gallimard
Parution
Le personnage et son ombre, c'est chacun de nous, c'est l'homme. Selon l'auteur, en effet, l'homme est la proie d'une dualité profonde. D'une part, il y a le personnage : c'est-à-dire l'homme social, l'homme historique, tel qu'il se définit par ses actes, et, d'autre part, l'ombre, c'est-à-dire tout ce que l'homme n'est pas, et qu'il voudrait être, ses aspirations, ses ambitions, son idéal, en un mot son mythe.
L'homme subit la fascination tour à tour de son personnage réel et de son ombre, il est attiré tour à tour par la nécessité de vivre avec sa vérité concrète, autrement dit avec ce qu'il est capable de produire mais qui ne lui assure que ses limites – et par l'ambition qu'il nourrit de se dévouer à son mythe : ce mythe est sa vérité possible mais reste irréductiblement inaccessible à cette autre part de lui-même qu'il présente à autrui.
II se produit entre chacun de nous et son «possible» une lutte à mort qui nous effraie parce que nous savons bien que personne ne pourra jamais coïncider avec son mythe, mais qui nous exalte aussi parce que nous devons coûte que coûte nous justifier d'être celui que nous sommes et l'affirmer à l'encontre de tout ce qui le menace.
C'est dans la mort que se trouvent confondus à jamais l'être et son apparence, l'homme et son mythe, le personnage et son ombre – c'est dans l'Histoire, qui contient sa mort et la dépasse, que le personnage peut entrevoir une raison d'être.
L'homme subit la fascination tour à tour de son personnage réel et de son ombre, il est attiré tour à tour par la nécessité de vivre avec sa vérité concrète, autrement dit avec ce qu'il est capable de produire mais qui ne lui assure que ses limites – et par l'ambition qu'il nourrit de se dévouer à son mythe : ce mythe est sa vérité possible mais reste irréductiblement inaccessible à cette autre part de lui-même qu'il présente à autrui.
II se produit entre chacun de nous et son «possible» une lutte à mort qui nous effraie parce que nous savons bien que personne ne pourra jamais coïncider avec son mythe, mais qui nous exalte aussi parce que nous devons coûte que coûte nous justifier d'être celui que nous sommes et l'affirmer à l'encontre de tout ce qui le menace.
C'est dans la mort que se trouvent confondus à jamais l'être et son apparence, l'homme et son mythe, le personnage et son ombre – c'est dans l'Histoire, qui contient sa mort et la dépasse, que le personnage peut entrevoir une raison d'être.