Le nom du feu

Collection Blanche
Gallimard
Parution
«... Toujours balancé entre Pan et Sorciers, depuis quinze ans que la poésie vous "tient", vous vous êtes efforcé de capter la puissance contenue dans certains mots ineffables comme si la possession de cette puissance allait vous permettre – et permettre en même temps à votre lecteur attentif – de tenter une pénétration poétique de l'Univers... Attitude plus d'angoisse que de désespoir, et qui vous fait d'ailleurs vous complaire davantage en vous qu'en le malheur. Attitude qui, par ses antinomies, vous a poussé à préférer, à tout autre, le rythme du vers. Croire, ne pas croire, aimer, ne pas aimer, se donner à la Nature ou s'y refuser, autant d'alternatives, mais où ne perce jamais l'inquiétude, à proprement parler, métaphysique... En un mot, vous n'abandonnez point le sol. Vous êtes bien de cette terre dont la lumière voilée ou éclatante ne déforme pas les contours des choses et des êtres en monstres mais les nuance seulement et les met en relief par de grands coups d'ombre ou des courants de fraîcheur, de cette terre placée entre les deux bleus, entre les deux infinis du ciel et de la mer. Il y a bien une compréhension du monde, un comportement propres à l'homme méditerranéen. Attrait de l'équilibre, dans la forme par l'économie et le rythme, dans la pensée par la discipline et le recours aux questions éternelles. Attrait de la difficulté qui se manifeste autant dans la noblesse de l'expression que dans la solitude du cri. Attrait enfin de l'individu. Triple attrait, seule défense capable de résister au Temps et d'enfanter des œuvres durables, irréductibles et que l'usure lente des années peut patiner peut-être mais non pas effriter...»
Raymond Guérin.
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