Le Cavalier d'or

. Pièce en sept journées
Gallimard
Parution
Le Cid, pour nous, c'est le héros cornélien par excellence. Pour la littérature universelle, cet équivalent espagnol de notre Roland est pourtant un personnage aussi immense et inépuisable qu'Œdipe, Antigone, Amphitryon ou Don Juan. Il y aurait certes de la témérité à refaire le Cid, tel qu'il est ancré dans nos esprits ; mais il était tentant et exaltant de recréer l'histoire de Rodrigue Diaz et de Ximena, ces adolescents torturés dont la passion profondément moderne nous donne le sentiment qu'ils nous appartiennent mieux encore qu'au siècle de Corneille.
Dullin, à la veille de sa mort, tenait Le Cavalier d'or d'Yves Florenne pour son «meilleur manuscrit». Albert Camus estime que la pièce «renouvelle le sujet à un point qu'on n'imaginait pas». Jacques Lemarchand déclare qu'on peut la goûter «comme si Corneille n'avait jamais existé». Le Cavalier d'or et Ximena ne disputeront pas dans notre cœur et notre imagination la place de Rodrigue et de Chimène : ils en auront une bien à eux. L'Espagne merveilleusement présente, la poésie des paysages et des cœurs, les aspirations de Rodrigue, l'amour si simple et direct de Ximena (comme sa vengeance) leur donneront immédiatement droit de cité dans notre littérature du XXᵉ siècle.