La Voix sous la pierre
Trad. du serbo-croate et préfacé par Robert Marteau
Collection Du monde entier
Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis
1994
Si, dans ses premiers recueils, Miodrag Pavlovitch se caractérisa par une poésie amère et révoltée, il semble qu'avec La Voix sous la pierre il ait trouvé un registre plus étendu où l'incisive lanière du fouet et le cours profond du fleuve simultanément traversent le miroir.
Témoin de la perpétuité de l'esprit en ce monde que l'histoire et le temps écrasent, édifient, déchirent, le poète noue le jour d'aujourd'hui à l'événement d'une part, de l'autre â l'immémorial dont pourtant il vivifie sa mémoire. Dans une langue nette, volontairement prosaïque, Miodrag Pavlovitch engouffre dans le présent le cri qu'on croyait étouffé, et qui déjà informe l'avenir.
Le poète revêt l'apparence du voyageur : mais en vérité, voué à l'errance, il coagule la solitude en chant, résine, cire et miel qui coulent d'une blessure sans cesse et en chaque âge renouvelée :
Seuls les apiculteurs restent
qui cultivent le miel dans les troncs du langage.
Témoin de la perpétuité de l'esprit en ce monde que l'histoire et le temps écrasent, édifient, déchirent, le poète noue le jour d'aujourd'hui à l'événement d'une part, de l'autre â l'immémorial dont pourtant il vivifie sa mémoire. Dans une langue nette, volontairement prosaïque, Miodrag Pavlovitch engouffre dans le présent le cri qu'on croyait étouffé, et qui déjà informe l'avenir.
Le poète revêt l'apparence du voyageur : mais en vérité, voué à l'errance, il coagule la solitude en chant, résine, cire et miel qui coulent d'une blessure sans cesse et en chaque âge renouvelée :
Seuls les apiculteurs restent
qui cultivent le miel dans les troncs du langage.