La Renaissance maniériste
La contribution de Andreas Tönnesmann a été traduite de l'allemand par Claudia Schinkievicz
Gallimard
Parution
Au bref apogée de la Renaissance classique succède le triomphe du maniérisme. Destiné à devenir la langue artistique dominante du XVIᵉ siècle, celui-ci prend naissance à Florence et à Rome entre 1515 et 1525 avant de se répandre rapidement à travers toute l’Europe. Après le gothique, le maniérisme est ainsi le premier style qui possède une dimension véritablement internationale et européenne.
Il n’investit pas seulement les «arts du dessin» (architecture, peinture et sculpture), il s’approprie les arts dits mineurs - mobilier, décor intérieur, art des jardins ou du vêtement - et jusqu’aux comportements sociaux : le développement des «belles manières» est intimement lié à l’idéal artistique de la maniera. Celle-ci marque aussi la littérature, la musique et les arts du spectacle.
Au service de la vie fastueuse et ostentatoire que mène le prince, le maniérisme est indissociable des crises (politiques, religieuses, économiques) que traverse le pouvoir qu’il contribue à glorifier. Ses multiples paradoxes constituent une réponse - d’ordre parfois ludique, parfois magique - à l’échec qu’a connu l’optimisme messianique qui animait le «mythe de la Renaissance». Un des apports majeurs de la période est d’ailleurs la formulation d’une véritable théorie de la création artistique : la Renaissance maniériste marque la naissance d’une conscience «moderne» de l’art et de l’artiste.
Il n’investit pas seulement les «arts du dessin» (architecture, peinture et sculpture), il s’approprie les arts dits mineurs - mobilier, décor intérieur, art des jardins ou du vêtement - et jusqu’aux comportements sociaux : le développement des «belles manières» est intimement lié à l’idéal artistique de la maniera. Celle-ci marque aussi la littérature, la musique et les arts du spectacle.
Au service de la vie fastueuse et ostentatoire que mène le prince, le maniérisme est indissociable des crises (politiques, religieuses, économiques) que traverse le pouvoir qu’il contribue à glorifier. Ses multiples paradoxes constituent une réponse - d’ordre parfois ludique, parfois magique - à l’échec qu’a connu l’optimisme messianique qui animait le «mythe de la Renaissance». Un des apports majeurs de la période est d’ailleurs la formulation d’une véritable théorie de la création artistique : la Renaissance maniériste marque la naissance d’une conscience «moderne» de l’art et de l’artiste.