La Fuite

Ni Jacques le narrateur, ni Pierre l'ami de toujours ne connaissent Marc, enfermé pour vingt ans dans la prison de Montpellier – non loin de la mer. Marc Delahaye cependant va envahir leur vie. «On ne choisit pas toujours ses causes», dira Jacques. Pour chacun d'eux, ce sera la révolte contre cette mort lente que doit vivre une chair si semblable à la leur et qui attend de la vie les mêmes saveurs. Mais Pierre, pris de dégoût devant les valeurs d'argent qui l'entourent, devant le sacrifice inutile des soldats, devant la souffrance, ne veut pas se préoccuper de justice ou de vérité. Marc doit être libéré, car seuls comptent l'intensité de la vie, le soleil, la mer. Jacques, lui, va s'efforcer de ne jamais oublier la justice. Sans drame, sans explication, il démissionne du journal qui l'emploie, comme il avait démissionné de l'École Normale, ne trouvant sa plénitude que dans les nuits d'étoiles, les fuites à travers les forêts, les moments d'amour, les intimités silencieuses chez Pierre.
À Rome il traverse – étrangement lointain – la vie de Pierre et de Florence qui vont se marier. Jacques alors n'a plus qu'à fuir avec cette Hélène qu'il retrouve une fois de plus et dont il s'éloignera aussitôt. Mais peu de temps après, Jacques découvrira Pierre mort dans sa voiture sur une plage des environs de Rome.