La fille de Pimprenelle
Collection Du bonheur
Gallimard
Parution
Toutes les femmes connaissent Pimprenelle. Lucien François en a fait le symbole du bonheur conjugal. À chaque page d'un premier livre, il nous a introduit dans l'intimité du foyer sur lequel elle règne avec une tendre fermeté, auprès de sa fille, La Mouche, un petit être de lumière.
Aujourd'hui, La Mouche a grandi. Et l'intérêt tout particulier du nouveau livre de Lucien François est que, lié étroitement à l'actualité, si sa première partie garde la futilité heureuse de Pimprenelle, la seconde, qui se déroule depuis la guerre, prend un ton beaucoup plus grave pour s'intéresser davantage à La Mouche.
Pourquoi?... Citons les quelques lignes où Lucien François l'explique à Pimprenelle : «Tu demeures la drogue heureuse, dans un temps où le bonheur me paraît indécent. Mais notre passé est la menue monnaie de notre amour. La belle frappe de louis d'or, c'est depuis la guerre qu'elle est faite. À mon désir de toi, à mon attendrissement devant toi, à ma joie de ta présence, à ma reconnaissance pour ce qu'il y a de maternel dans ton attachement, est venu s'ajouter le fait que j'ai tremblé pour toi, que je suis resté des jours sans nouvelles de toi, alors qu'avec le peuple de France, tu courais sur les routes battues de fer et de feu. Mais non, je ne t'aime pas moins... Je ne t'ai jamais, au contraire, tant aimée... Mais il est vrai que tu m'intéresses moins exclusivement que par le passé. Il est vrai qu'appuyé à ton épaule, ce que je regarde avec autant de passion que j'en mettais hier à te regarder vivre, c'est le bouillonnement universel d'où sortira cette Europe dans laquelle ma petite fille devra tracer son chemin. Il est vrai que, si tu représentes pour moi ce qu'il y avait de plus séduisant dans la France d'hier, La Mouche, avec sa petite frimousse éveillée, symbolise ce qu'il y a de plus mystérieusement attirant dans la France de demain...»
Cette constante présence du climat d'aujourd'hui ajoute au nouveau livre de Lucien François, aussi charmant et aussi tendre que le précédent, une note sourdement pathétique qui n'est pas sa moindre vertu.
Aujourd'hui, La Mouche a grandi. Et l'intérêt tout particulier du nouveau livre de Lucien François est que, lié étroitement à l'actualité, si sa première partie garde la futilité heureuse de Pimprenelle, la seconde, qui se déroule depuis la guerre, prend un ton beaucoup plus grave pour s'intéresser davantage à La Mouche.
Pourquoi?... Citons les quelques lignes où Lucien François l'explique à Pimprenelle : «Tu demeures la drogue heureuse, dans un temps où le bonheur me paraît indécent. Mais notre passé est la menue monnaie de notre amour. La belle frappe de louis d'or, c'est depuis la guerre qu'elle est faite. À mon désir de toi, à mon attendrissement devant toi, à ma joie de ta présence, à ma reconnaissance pour ce qu'il y a de maternel dans ton attachement, est venu s'ajouter le fait que j'ai tremblé pour toi, que je suis resté des jours sans nouvelles de toi, alors qu'avec le peuple de France, tu courais sur les routes battues de fer et de feu. Mais non, je ne t'aime pas moins... Je ne t'ai jamais, au contraire, tant aimée... Mais il est vrai que tu m'intéresses moins exclusivement que par le passé. Il est vrai qu'appuyé à ton épaule, ce que je regarde avec autant de passion que j'en mettais hier à te regarder vivre, c'est le bouillonnement universel d'où sortira cette Europe dans laquelle ma petite fille devra tracer son chemin. Il est vrai que, si tu représentes pour moi ce qu'il y avait de plus séduisant dans la France d'hier, La Mouche, avec sa petite frimousse éveillée, symbolise ce qu'il y a de plus mystérieusement attirant dans la France de demain...»
Cette constante présence du climat d'aujourd'hui ajoute au nouveau livre de Lucien François, aussi charmant et aussi tendre que le précédent, une note sourdement pathétique qui n'est pas sa moindre vertu.