La Cité de Londres, puissance internationale
Préface de Louis Baudin
Collection Problèmes et Documents
Gallimard
Parution
«La Cité de Londres, cette entité mystérieuse que l'on rend responsable de tant de maux, la voici dévoilée et expliquée, mise à la portée de tous. Elle apparaît vivante, pittoresque, dans son cadre de survivances historiques, reflet du traditionnalisme britannique. Sa complexité apparente est l'aboutissement d'une longue et lente évolution qui part de la taverne pour se terminer au building... M. Dauphin-Meunier. après avoir examiné avec soin les fondements psychologiques et économiques de la Cité, analyse successivement le centre commercial et le centre financier... Il nous montre clairement l'armature du marché monétaire et nous renseigne sur les difficultés rencontrées par la Banque d'Angleterre désireuse d'exercer un contrôle...
Mais la partie la plus remarquable de l'ouvrage que nous avons le plaisir de présenter au public est certainement la dernière. Elle porte l'empreinte très personnelle de l'auteur et elle déborde du cadre de la technique ; elle projette des traits de lumière sur un des groupes les plus puissants qui soient au monde : à la tête de la Cité s'est installée une oligarchie de quelques centaines de personnes. Rien de plus souhaitable qne la constitution d'une élite, mais M. Dauphin-Meunier emploie le mot caste, et avec raison, car ce groupe est fermé, isolé, quasi familial et irresponsable. Si nous jugeons l'arbre par le fruit, nous devons reconnaître que ces financiers ont pratiqué une politique à courte vue...
M. Dauphin-Meunier termine la deuxième partie de son ouvrage par des considérations générales sur la formation des prix, en particulier sur la tendance au monopole qui aboutit à un régime tyrannique. Ses dernières lignes témoignent de l'inquiétude actuelle de la jeunesse. Il reste fidèle à l'idéal de liberté que tout homme digne de ce nom garde en son cœur, mais pense qu'un "planisme" permettrait de l'atteindre. La "main invisible" des classiques anglais ne suffit pas ; on veut une main visible. Le tout est de savoir quel cerveau dirigera cette main. Jusqu'a présent diverses mains ont si mal actionné les leviers de commande que la méfiance à leur égard s'explique parfaitement. Il ne serait pas impossible, semble-t-il, de rapprocher la tendance d'esprit qu'exprime M. Dauphin-Meunier de celle qui a donné naissance à la théorie des élites et au néo-libéralisme constructeur.»
Louis Baudin
Mais la partie la plus remarquable de l'ouvrage que nous avons le plaisir de présenter au public est certainement la dernière. Elle porte l'empreinte très personnelle de l'auteur et elle déborde du cadre de la technique ; elle projette des traits de lumière sur un des groupes les plus puissants qui soient au monde : à la tête de la Cité s'est installée une oligarchie de quelques centaines de personnes. Rien de plus souhaitable qne la constitution d'une élite, mais M. Dauphin-Meunier emploie le mot caste, et avec raison, car ce groupe est fermé, isolé, quasi familial et irresponsable. Si nous jugeons l'arbre par le fruit, nous devons reconnaître que ces financiers ont pratiqué une politique à courte vue...
M. Dauphin-Meunier termine la deuxième partie de son ouvrage par des considérations générales sur la formation des prix, en particulier sur la tendance au monopole qui aboutit à un régime tyrannique. Ses dernières lignes témoignent de l'inquiétude actuelle de la jeunesse. Il reste fidèle à l'idéal de liberté que tout homme digne de ce nom garde en son cœur, mais pense qu'un "planisme" permettrait de l'atteindre. La "main invisible" des classiques anglais ne suffit pas ; on veut une main visible. Le tout est de savoir quel cerveau dirigera cette main. Jusqu'a présent diverses mains ont si mal actionné les leviers de commande que la méfiance à leur égard s'explique parfaitement. Il ne serait pas impossible, semble-t-il, de rapprocher la tendance d'esprit qu'exprime M. Dauphin-Meunier de celle qui a donné naissance à la théorie des élites et au néo-libéralisme constructeur.»
Louis Baudin