L'Oie

Collection Blanche
Gallimard
Parution
«L'Oie, le court récit qui donne son titre à ce recueil de nouvelles en marque aussi le sens général. "Tu es bête, dit l'Oie s'adressant à un chien, tous les amours se ressemblent." S'agit-il d'un paradoxe ou d'une "idée métaphysique"? Ni de l'un, ni de l'autre. L'auteur a simplement voulu souligner ainsi qu'à l'origine et au terme des passions amoureuses qui animent ses personnages, il croit avoir retrouvé un même goût de "l'évasion" hors de la vie , et d'abord, de soi-même. Une oie sauvage qui, pour une fois, s'exprime en langage intelligible, symbolise cette aspiration commune à tous les amants. "Une oie sauvage ne se rend jamais utile, explique-t-elle ; notre seule 'utilité' est de voler très haut au-dessus des villes et des campagnes pour forcer les hommes à lever la tête vers le ciel. Et sachez que nous emporterons souvent sur nos ailes leurs plus hautes pensées, leurs désirs les plus secrets et les plus fous."
Chacun sa place montre deux hommes qui, las de la solitude, échangent leurs destinées et, au terme de cette expérience manquée, s'aperçoivent que seul, un amour neuf, apaisera leur désir d'une autre vie.
La femme sans tête est l'histoire d'une jeune fille qui, amoureuse d'un "fakir" chargé de guérir sa mélancolie, fuit avec lui, le suit à travers les fêtes foraines où il plante sa tente et retrouve ainsi son équilibre mental.
Le bal des incohérents met en présence deux personnages qui "voudraient pour un temps oublier qu'ils sont des hommes et se croient raisonnables" – l'un parce qu'il est incapable d'amour, l'autre parce qu'il ne l'a pas encore rencontré.
Le désarmement de la femme-canon enfin est l'histoire d'une femme qui s'efforce de rompre les liens qui la lient à un ancien amour et n'y parvient jamais.
L'auteur s'excuse de résumer ainsi ses histoires. Il n'a rien voulu prouver. Après avoir lu ce recueil, on conviendra peut-être avec lui qu'un même sentiment de "l'évasion", de "l'au-delà" anime ces quelques récits.»
Robert Francis.