L'Interprète des maladies
Trad. de l'anglais (États-Unis) par Jean-Pierre Aoustin
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis
2019
«Eliot, si je me mettais à crier à tue-tête, est-ce que quelqu'un viendrait voir ce qui se passe ?»
Eliot haussa les épaules : «Peut-être.
- Chez nous, tu sais, tout le monde n'a pas le téléphone, mais on n'a qu'à élever la voix, ou exprimer la moindre peine ou la moindre joie, et tout un quartier plus la moitié d'un autre viennent s'informer de ce qui se passe et proposer leur aide...»
«Chez nous», c'est «là-bas», en Inde, le pays que l'on a quitté. «Ici», c'est l'Occident, l'Amérique le plus souvent. Les personnages des nouvelles de Jhumpa Lahiri sont presque tous, comme elle, des Indiens de la diaspora, des enfants du déracinement et du mélange des cultures, qui en vivent les déchirements et les conflits, politiques ou familiaux.
Mais ce jeune auteur qui réussit si bien à devenir, selon sa formule, l'interprète de leurs maladies, de leur mal de vivre, de leurs tourments, sait aussi exprimer admirablement l'espoir et l'apaisement qui succèdent à la nostalgie.
Eliot haussa les épaules : «Peut-être.
- Chez nous, tu sais, tout le monde n'a pas le téléphone, mais on n'a qu'à élever la voix, ou exprimer la moindre peine ou la moindre joie, et tout un quartier plus la moitié d'un autre viennent s'informer de ce qui se passe et proposer leur aide...»
«Chez nous», c'est «là-bas», en Inde, le pays que l'on a quitté. «Ici», c'est l'Occident, l'Amérique le plus souvent. Les personnages des nouvelles de Jhumpa Lahiri sont presque tous, comme elle, des Indiens de la diaspora, des enfants du déracinement et du mélange des cultures, qui en vivent les déchirements et les conflits, politiques ou familiaux.
Mais ce jeune auteur qui réussit si bien à devenir, selon sa formule, l'interprète de leurs maladies, de leur mal de vivre, de leurs tourments, sait aussi exprimer admirablement l'espoir et l'apaisement qui succèdent à la nostalgie.