Journal du désordre

Collection Blanche
Gallimard
Parution
«Au lendemain de cette guerre», écrit Jean Bloch-Michel, «nous étions nombreux à croire que de nouvelles formes sociales allaient naître.» On sait, hélas! le destin malheureux qu'eurent les efforts des hommes de la Résistance. «On ne transforme pas une société en conservant ses cadres», écrit encore l'auteur.
Journal du désordre n'est cependant ni un acte de découragement ni l'avalisation d'une défaite. C'est une méditation grave et nourrie (non sans humour, parfois) sur les événements qui se sont déroulés et les institutions qui ont fonctionné depuis dix ans.
Placé devant le dilemme qui s'impose aujourd'hui à tout homme sincère, l'auteur le formule ainsi :
«S'il me paraît indispensable de quitter aujourd'hui le combat pour en découvrir le sens, ce n'est pas la peur qui me fait agir ainsi, mais l'impossibilité où je me trouve de discerner mon camp. J'ai autant de raisons, bonnes ou mauvaises, pour me placer d'un côté ou de l'autre, ou pour me battre contre tout le monde. Si je prends, sans remords, une telle attitude, c'est qu'elle comporte sans doute plus de risques qu'un enrôlement aveugle.»
«... Il me semble que le regard que je porte sur le monde qui m'entoure, j'aurais quelque motif de le diriger aussi sur moi. Cela non plus ne peut être inutile, étant donné l'étrange chaos que je me sens porter.»
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