Interview avec la mort
Trad. de l'allemand par Denise Naville
Gallimard
Parution
Ce n’est pas pour décrire la destruction apocalyptique de Hambourg que Hans Erich Nossack a composé son œuvre, mais pour montrer que l’effondrement de cette grande ville marque, pour ceux qui l’ont vécu et d’abord pour lui-même, la séparation entre deux mondes, entre deux existences : avant et après le «gouffre». La persistance du cauchemar, l’absurdité de certaines situations nouvelles, les souvenirs d’un passé proche devenu irréel, l’adaptation à une existence totalement différente, ont créé chez les personnages de Nossack une sagesse, une sorte de fatalisme fantastique où la mort, où les valeurs anciennes ont changé de sens. Cette sagesse, l’auteur l’exprime parfois avec humour, mais toujours avec un sentiment d’étrange grandeur dans ces pages à la fois fantastiques, poétiques et dramatiques ; fascinantes…
«Ce sont des mots terribles, je le sais, mais je me suis promis de dire tout, exactement comme c’est, ou plutôt de dire exactement ce que la détresse m’a fait monter aux lèvres,» voilà comment Nossack définit lui-même son dessein.
Et l’on se doit de constater, un moment de la publication du livre, un accueil exceptionnellement enthousiaste de la part des revues et journaux des régions les plus diverses d’Allemagne : à Mayence, à Göttingen, à Munich, à Lubeck, à Ulm, à Stuttgart, à Hambourg, - Nossack est salué comme «un prosateur classique», «une des révélations littéraires les plus importantes des années d’après guerre», «l’auteur de l’ouvrage le plus saisissant d’aujourd’hui», «un talent qui se situe au premier rang de la jeune génération».