Encore quelques battements...

Une succession de chapitres datés avec soin, comme s'il s'agissait d'un journal écrit à la troisième personne, amène peu à peu le lecteur au centre du drame de Simone Corelle dont on ne sait d'abord que peu de chose. Entre le samedi 13 juin 18 heures et le lundi 29 juin, 5 heures, prennent place des étapes de plus en plus rapides, inquiétantes, douloureuses d'une expérience de la solitude où le réel, l'imaginaire et le souvenir ne cessent de se juxtaposer.
Au cours de ces «voyages», qu'apprend-on de Simone Corelle? Cette femme de cinquante-neuf ans aime voir passer la foule depuis le seuil de sa maison. Un homme de quarante ans, Pierre, est son amant. Elle monte chaque soir dans l'auto de sport d'un certain Gérard pour faire le tour de la ville. Elle s'assied dans le square pour parler aux enfants. Elle a été obsédée par son adolescence, son amitié amoureuse pour Alice. Elle écrit le roman de ses vingt ans. Elle a été enceinte. Robert l'a forcée à se faire avorter. Elle se sent innocente, coupable, prisonnière, libre de multiples existences véritablement vécues ou non, et elle poussera jusqu'à la mort la recherche de sa propre vérité.