Dostoïevski
Précédé de Dostoïevski et le parricide, par Sigmund Freud
Trad. du russe par André Beucler
Collection Les Contemporains vus de près
Gallimard
Parution
Il n'est pas exagéré de dire que c'est presque un nouveau Dostoïevski, un Dostoïevski inconnu des lecteurs français, qu'Anna Grigorievna, sa seconde femme, nous dépeint dans ses Souvenirs. De nombreuses lettres traduites depuis sa mort, maintes études publiées en divers points de l'Europe, une renommée qui s'étend et s'enrichit sans cesse, nous ont rendu l'écrivain familier, et ceux qui l'ont pratiqué avec ce consentement profond que son œuvre réclame pour être aimée et comprise, savent qu'il tient dans notre vie intérieure une place considérable. L'homme pourtant demeurait insaisissable et secret, et, comme le dit Stefan Zweig, Dostoïevski lui-même «n'a pas fait le moindre effort pour nous faciliter son approche». Une certaine curiosité subsistait toujours.
Or voici qu'il se révèle à nous pour la première fois dans les mémoires de celle qui a vécu à ses côtés – récit abondant et scrupuleux de femme sereine, dont le traducteur, André Beucler, s'est efforcé de conserver en français le ton charmant fait de vertueuse désinvolture. Bien qu'elles aient été composées près de trente ans après sa mort, l'intérêt de ces pages ne décroît pas un instant. On jurerait qu'elles ont été écrites du vivant de l'homme, par le tendre témoin qui a suivi son mari pas à pas depuis la première entrevue jusqu'aux dernières paroles. Tout le long de cet ouvrage, qui s'apparente au roman par l'accumulation des détails et au journal intime par une candeur inimitable, ce n'est plus l'écrivain qui nous apparaît, mais le fiancé, le mari, le père, l'homme et le Russe dans la vie quotidienne. L'importance de ce document pour la connaissance de Dostoïevski ne saurait échapper à personne.
Or voici qu'il se révèle à nous pour la première fois dans les mémoires de celle qui a vécu à ses côtés – récit abondant et scrupuleux de femme sereine, dont le traducteur, André Beucler, s'est efforcé de conserver en français le ton charmant fait de vertueuse désinvolture. Bien qu'elles aient été composées près de trente ans après sa mort, l'intérêt de ces pages ne décroît pas un instant. On jurerait qu'elles ont été écrites du vivant de l'homme, par le tendre témoin qui a suivi son mari pas à pas depuis la première entrevue jusqu'aux dernières paroles. Tout le long de cet ouvrage, qui s'apparente au roman par l'accumulation des détails et au journal intime par une candeur inimitable, ce n'est plus l'écrivain qui nous apparaît, mais le fiancé, le mari, le père, l'homme et le Russe dans la vie quotidienne. L'importance de ce document pour la connaissance de Dostoïevski ne saurait échapper à personne.