Capitaine Fédotov
Collection Albums Beaux Livres
Gallimard
Parution
Elsa Triolet, en écrivant la version française de l'ouvrage que Chklovski a consacré à Fédotov, introduit pour la première fois en France l'œuvre d'un peintre russe du XIXᵉ siècle. De nombreuses reproductions des peintures de Pavel Andréevitch accompagnent le récit de sa vie. Peu à peu l'artiste et son œuvre surgissent du passé, prennent vie, s'actualisent.
Contemporain de Dostoïevski et de Gogol, Fédotov (1815-1853) appartient à cette génération de jeunes artistes affamés d'une vie nouvelle, que Raskolnikov a immortalisés.
Doué d'un talent exceptionnel pour traduire les aspects pittoresques de la vie quotidienne, il est toujours la victime de la rigueur bornée d'une société de fonctionnaires attachés aux dogmes classiques. Ayant commencé sa carrière comme officier, il parvient au prix de sacrifices sans éclat, mais héroïques, à satisfaire aux exigences de l'armée et de son art. Autorisé à prendre une retraite prématurée pour peindre, il est accablé de commandes sans intérêt : de pompeuses scènes de bataille. Il réussit cependant à présenter au Salon de l'Académie les tableaux où il excelle. C'est la gloire et enfin l'espoir. Cependant l'aspect social et l'ironie de ses tableaux sont jugés tendancieux et lui valent une demi-disgrâce. Délaissé, pauvre, obsédé par l'assassinat de Pouchkine et de Lermontov, Fédotov sombre dans la folie en 1852. Il guérit peu avant de mourir en 1853.
Fédotov, artiste lucide et modeste, a su faire éclater les vieux moules où se sclérosait la peinture et transposer dans le domaine de l'art un idéal social qui ne devait triompher qu'au siècle suivant.
Contemporain de Dostoïevski et de Gogol, Fédotov (1815-1853) appartient à cette génération de jeunes artistes affamés d'une vie nouvelle, que Raskolnikov a immortalisés.
Doué d'un talent exceptionnel pour traduire les aspects pittoresques de la vie quotidienne, il est toujours la victime de la rigueur bornée d'une société de fonctionnaires attachés aux dogmes classiques. Ayant commencé sa carrière comme officier, il parvient au prix de sacrifices sans éclat, mais héroïques, à satisfaire aux exigences de l'armée et de son art. Autorisé à prendre une retraite prématurée pour peindre, il est accablé de commandes sans intérêt : de pompeuses scènes de bataille. Il réussit cependant à présenter au Salon de l'Académie les tableaux où il excelle. C'est la gloire et enfin l'espoir. Cependant l'aspect social et l'ironie de ses tableaux sont jugés tendancieux et lui valent une demi-disgrâce. Délaissé, pauvre, obsédé par l'assassinat de Pouchkine et de Lermontov, Fédotov sombre dans la folie en 1852. Il guérit peu avant de mourir en 1853.
Fédotov, artiste lucide et modeste, a su faire éclater les vieux moules où se sclérosait la peinture et transposer dans le domaine de l'art un idéal social qui ne devait triompher qu'au siècle suivant.