La grande clarté du Moyen Âge
Collection Hors série Connaissance
Gallimard
Parution
«Gustave Cohen est de ceux qui ne font pas de l'indifférence une vertu scientifique, et ce qui frappera sans doute le lecteur de son dernier livre, La grande clarté du Moyen Âge, c'est l'affection visible que l'auteur porte à son sujet.
Cette affection, elle se manifeste dans le titre même du livre. À tous ceux qui ne voient dans notre Moyen Âge, comme le firent les gens de la Renaissance ou du XVIIᵉ siècle ou leurs disciples attardés, que dark ages, ou "siècles obscurs", Gustave Cohen répond par une manifestation de foi. Il deviendra, je crois, évident à tous ceux qui liront ce petit livre que la foi de Gustave Cohen n'est pas seulement un don précieux et particulier qu'il a reçu, mais aussi la conclusion de longues et graves études qui n'ont pas détruit en lui la fraîcheur de la grâce.
J'aime déjà dans ce livre qu'il soit court. La littérature française du Moyen Âge est un monde touffu, rendu plus ingrat par la langue dans laquelle il s'exprime et aussi par l'ampleur parfois excessive des œuvres qu'il a laissées. Pour l'aborder, il faut un guide, et pas seulement un guide qui conduise mais qui définisse, qui explique, qui replace les choses dans l'atmosphère qui fut la leur. À ce but, La grande clarté du Moyen Âge répond parfaitement. Il est d'autres ouvrages plus détaillés, dont certains portent aussi le nom de Gustave Cohen, mais il n'en était point, je crois, qui présentât un panorama si nuancé et si rapide, qui fût si heureusement un instrument d'initiation.
Initiation à la littérature surtout, et essentiellement à la littérature française qui domina et inspira si longtemps toutes les autres, mais où l'auteur ne l'envisage point seule, égarée loin du monde dans lequel elle s'épanouit. À l'arrière-fond du tableau de Gustave Cohen s'allonge la grande ombre des cathédrales, et, au delà des chansons de geste, on entend l'écho tumultueux et fervent des Croisades. Cette floraison littéraire, prodigieuse, n'apparaît donc pas ici comme un phénomène inexplicable, mais bien comme la manifestation d'une société qui a connu, de siècle en siècle ou de demi-siècle en demi-siècle, une évolution qui se trahissait dans les aspects nouveaux de la production esthétique, sans que, pour cela, elle perdît cependant cette qualité maîtresse qui était la sienne d'être une société chrétienne.
Je n'ai pas besoin de dire que Gustave Cohen connaît le dernier cri de l'érudition dans la matière qu'il traite. J'ai à peine besoin d'indiquer que nous n'avions pas à attendre La grande clarté du Moyen Âge pour savoir que son auteur avait autant d'art que de science.»
Chistian Courtois.
Cette affection, elle se manifeste dans le titre même du livre. À tous ceux qui ne voient dans notre Moyen Âge, comme le firent les gens de la Renaissance ou du XVIIᵉ siècle ou leurs disciples attardés, que dark ages, ou "siècles obscurs", Gustave Cohen répond par une manifestation de foi. Il deviendra, je crois, évident à tous ceux qui liront ce petit livre que la foi de Gustave Cohen n'est pas seulement un don précieux et particulier qu'il a reçu, mais aussi la conclusion de longues et graves études qui n'ont pas détruit en lui la fraîcheur de la grâce.
J'aime déjà dans ce livre qu'il soit court. La littérature française du Moyen Âge est un monde touffu, rendu plus ingrat par la langue dans laquelle il s'exprime et aussi par l'ampleur parfois excessive des œuvres qu'il a laissées. Pour l'aborder, il faut un guide, et pas seulement un guide qui conduise mais qui définisse, qui explique, qui replace les choses dans l'atmosphère qui fut la leur. À ce but, La grande clarté du Moyen Âge répond parfaitement. Il est d'autres ouvrages plus détaillés, dont certains portent aussi le nom de Gustave Cohen, mais il n'en était point, je crois, qui présentât un panorama si nuancé et si rapide, qui fût si heureusement un instrument d'initiation.
Initiation à la littérature surtout, et essentiellement à la littérature française qui domina et inspira si longtemps toutes les autres, mais où l'auteur ne l'envisage point seule, égarée loin du monde dans lequel elle s'épanouit. À l'arrière-fond du tableau de Gustave Cohen s'allonge la grande ombre des cathédrales, et, au delà des chansons de geste, on entend l'écho tumultueux et fervent des Croisades. Cette floraison littéraire, prodigieuse, n'apparaît donc pas ici comme un phénomène inexplicable, mais bien comme la manifestation d'une société qui a connu, de siècle en siècle ou de demi-siècle en demi-siècle, une évolution qui se trahissait dans les aspects nouveaux de la production esthétique, sans que, pour cela, elle perdît cependant cette qualité maîtresse qui était la sienne d'être une société chrétienne.
Je n'ai pas besoin de dire que Gustave Cohen connaît le dernier cri de l'érudition dans la matière qu'il traite. J'ai à peine besoin d'indiquer que nous n'avions pas à attendre La grande clarté du Moyen Âge pour savoir que son auteur avait autant d'art que de science.»
Chistian Courtois.