Si fort est mon désir !

«Un petit manuel de la jouissance» ; ainsi Jacques Perrin définit-il son roman. C'est toutefois un autre secret du plaisir, bien différent, que découvre Mathias, le héros du livre : se faire à soi-même violence. Mathias est une sorte de transposition de Narcisse, amoureux de soi-même, orgueilleux, et ivre de liberté. Milicien gravement blessé, il rumine impatiemment des projets détestables dans les suées de son lit d' hôpital. Son infirmière entreprend de lui apprendre le chemin de Dieu, mais, bien que converti, son orgueil maintient sa liberté jusqu'au bout. «Se développer sur les coussins, pour l'échine, quelle douceur! Du farniente, voilà le but, et accessoirement une table servie. Moine ne suis, hélas! mac serai, je le jure...»