Rue des prairies
Collection Blanche
Gallimard
Parution
En amour, le dépit est le nerf de la guerre. Et c'est bien une lutte sourde et constante qui oppose Neveux à Yvonne dans leur petit logement de la rue des Prairies. Pourtant – et comme disent les commères – «ces deux êtres-là s'adorent». Mais le métier de contremaître dans une entreprise d'installations portuaires oblige à de longs déplacements et c'est au cours d'un de ces voyages que Neveux apprendra qu'il est trompé. Savamment «travaillée» par une vieille voisine à qui la vie n'apporta que des déceptions et par un jeune dessinateur industriel qui sait parler aux femmes, Yvonne a cru devoir se «venger».
À son retour, le métallo trouve sa famille augmentée d'un troisième enfant qui ne peut être à lui. Et c'est le drame. Drame du silence et de la douleur cachée, sans effusion de sang ni amers reproches. Yvonne a congédié l'amant qu'elle n'a jamais aimé. De son côté, Neveux a« accepté» l'irresponsable bâtard. Il élève le produit de la trahison avec les deux autres en s'imposant l'effort quotidien de ne jamais marquer «la différence», et, pour tenir le coup, il boit jusqu'à la déchéance qui fera de cet ouvrier d'élite un humble gardien de garage. Ses deux aînés tournent mal et quittent ce foyer sans joie. Yvonne meurt et Neveux reste seul avec l'illégitime. C'est pourtant de celui-ci que lui viendra la délivrance. Fernand débute brillamment dans les lettres avec un premier «roman» ayant pour titre L'Adopté. C'est par la lecture de ce livre que Neveux apprendra que la constance dans l'amour est une valeur sûre et comment on peut être le père d'un enfant en dépit des rigueurs de l'état civil.
René Lefèvre fait, avec ce roman, grâce à une justesse de ton toujours soutenue et à des dialogues d'un naturel parfait, un portrait émouvant et simple d'un milieu pathétique jusqu'ici peu exploré : celui de la classe ouvrière parisienne.
À son retour, le métallo trouve sa famille augmentée d'un troisième enfant qui ne peut être à lui. Et c'est le drame. Drame du silence et de la douleur cachée, sans effusion de sang ni amers reproches. Yvonne a congédié l'amant qu'elle n'a jamais aimé. De son côté, Neveux a« accepté» l'irresponsable bâtard. Il élève le produit de la trahison avec les deux autres en s'imposant l'effort quotidien de ne jamais marquer «la différence», et, pour tenir le coup, il boit jusqu'à la déchéance qui fera de cet ouvrier d'élite un humble gardien de garage. Ses deux aînés tournent mal et quittent ce foyer sans joie. Yvonne meurt et Neveux reste seul avec l'illégitime. C'est pourtant de celui-ci que lui viendra la délivrance. Fernand débute brillamment dans les lettres avec un premier «roman» ayant pour titre L'Adopté. C'est par la lecture de ce livre que Neveux apprendra que la constance dans l'amour est une valeur sûre et comment on peut être le père d'un enfant en dépit des rigueurs de l'état civil.
René Lefèvre fait, avec ce roman, grâce à une justesse de ton toujours soutenue et à des dialogues d'un naturel parfait, un portrait émouvant et simple d'un milieu pathétique jusqu'ici peu exploré : celui de la classe ouvrière parisienne.