Prisons éclatantes

Amédée PistoIa, dit Mémé, est condamné à vingt ans de réclusion en maison centrale pour avoir tué un trafiquant de drogue. Ce géant roux, qu'il est convenu d'appeler un «simple d'esprit» parce qu'il s'est enfermé dans une seconde prison, celle d'un silence dont personne ne vient à bout, pas même le psychanalyste de l'établissement, aligne dans un cahier les mots qu'il n'a jamais pu prononcer à voix haute ; sourd et muet dans son enfance, rejeté par sa mère, coupé du monde extérieur, il bégaie.
Ainsi, par signes, va se reconstruire pour le lecteur la douloureuse et magnifique histoire de Mémé le solitaire. Une femme s'est servie de lui comme « paravent» dans une histoire de contrebande. Mais la véritable question, dans cette bouleversante quête intérieure, n'est pas tant de prouver l'innocence d'un condamné que la culpabilité d'une société indigne d'un esprit pur.