Navire de chance

Engagé pour la guerre comme pilote de chasse, le canadien Hilaire Lenclos se trouve dès la démobilisation obligé de succéder à son père et de diriger un commerce à New York. L'oppression physique de cette existence éprouve d'autant plus le très jeune homme que l'aviation de guerre l'a formé à l'amour d'une vie sans compromissions. Sa pensée n'est orientée que par le désir d'entreprendre un grand raid aérien. Un coup du destin, par une matinée d'été brûlante, à New York, le délivre de l'angoisse pour le jeter en pleine aventure.
À Chicago il rencontre un camarade du front dont le métier apparent est de piloter un avion de publicité aérienne, mais qui fait en même temps partie d'un gang de contrebande. Ce camarade est massacré le jour même où Hilaire vient d'accepter d'écrire lui aussi dans le ciel des villes sur la côte du Pacifique. C'est là que, mouillé au large de San Pedro, un voilier désarmé offre, à la limite des eaux américaines, les plaisirs défendus de l'alcool et du jeu.
Ce navire appartient à la bande qui a fait l'assassinat de Chicago. Hilaire Lenclos, pris par le désir unique de venger la mort de son ami, accepte de faire des acrobaties nocturnes et d'exécuter une féria lumineuse au-dessus du «navire de chance».
Devenu le virtuose des soirées sur la mer, il s'assure facilement la confiance des gangsters et attire les regards d'une Mexicaine qui est l'âme cachée du navire. Mais son audace le rend vulnérable à l'amour : vive lueur aussi tragique que brève. Un dernier feu illumine le voilier. L'avion demeurera seul dans l'altitude, exigeant d'Hilaire le plus extrême appel au courage.