Lettres à Sophie Volland
Première parution en 1930
Introduction et notes d'André Babelon
Texte en grande partie inédit, publié d'après les manuscrits originaux
. Édition en deux volumes en 1938
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Denis Diderot n'a jamais été plus immédiat, ni plus susceptible d'être compris qu'aujourd'hui. Nous assistons à une renaissance en faveur de son génie. Depuis quelques années, les ouvrages à son sujet se multiplient, s'efforçant de restituer l'encyclopédiste, de fixer les traits de l'homme, de percevoir plus nettement la figure de celui qui, à de nombreux titres, peut être considéré comme le père de notre enseignement technique. Sa physionomie s'est révélée mobile. La conversation a tenu chez lui autant sinon plus de place que la littérature. Les lettres à
Sophie Volland puisent directement à cet art de se raconter qui était inséparable de sa propre vie. Les détails de ses journées, parmi une époque de rapide évolution, les élans de sa pensée et de son imagination, nés au contact des moindres événements ou au sein de ses rêveries, le récit de ses entreprises où est mise à nu la générosité de son être, l'histoire de ses ouvrages dont un grand nombre restèrent posthumes, jusqu'à ses dons de divination, tout cela passe dans les lettres à Sophie Volland, pendant trente années de son existence. Elles sont un monument littéraire, l'œuvre la plus riche et la plus fidèle de Diderot, le plus ample document épistolaire du XVIIIᵉ siècle. L'édition que nous donnons aujourd'hui servira à faire mieux connaître le génie français qui peut être qualifié de parfaitement libre.