Les Voyageurs

Hazebeque est un personnage désorienté, qui s'est fait paysan sans en avoir la vocation. Il s'est marié avec Cœcilia, a reconnu l'enfant naturel qu'elle avait, et le couple a encore adopté quatre autres enfants recueillis de-ci, de-là. Cœcilia est morte. La famille vit dans la gêne, les dettes. La fille aînée, Madgalena, est partie vivre à Paris...
Un jour, Di Monti, le père de Cœcilia, écrit qu'il viendra aider la famille de sa fille. Aussitôt l'espoir naît... On le croit généreux. Après s'être fait désespément attendre, Di Monti arrive. C'est un petit épicier, riche, laid, avare. Il ne veut aider que l'enfant de sa fille, mais Hazebeque ne veut pas le lui désigner. Ayant appris l'inconduite et la fuite définitive de Magdalena, il meurt sans réveler son secret. D'ailleurs, tous les enfants refusent l'aide de Di Monti, sauf la plus jeune fille, Juliette, qui a trop espéré pour ne pas accepter une autre réalité, quelle qu'elle soit.
L'auteur a évoqué dans ce roman, à la fois chimérique et réaliste, la puissance des illusions et de l'espoir, leur vanité aussi, et il a décrit les aventures intérieures de ses personnages (qui poursuivent la réalisation de leurs désirs sans aucun égard pour leurs proches) avec une très fine observation et une poésie contenue, mais intense.