Les Vainqueurs du jaloux

Le héros de cette histoire se sent comme tout le monde victime de l'incompréhension. Jamais personne n'a reconuu ses vrais mérites. Il raconte ici sa jeunesse gâchée par ceux qui l'acculèrent au mépris malgré sa bonne volonté native et la noblesse de ses aspirations. Il arrive pourtant, au hasard du récit, qu'un souvenir l'étonne et qu'il découvre sa propre sottise dans des actions qui lui paraissaient admirables avant de les écrire. Peut-être s'est-il à l'origine fort mal conduit envers les gens? Mais comment l'avouer sans perdre son passé, sans reconnaître qu'il fut médiocre? Chaque Ilomme a pour premier devoir de s'estimer plus juste, plus noble, plus vrai que tous les autres réunis. Il passe donc sur les cas douteux et persiste à se louer sans restrictions.
L'injustice de ses affirmations éclate alors, sinon à ses propres yeux, du moins à des yeux étrangers. Il est vrai qu'à la faveur de certaines hésitations on peut imaginer derrière les portraits furieux qu'il trace un monde réel bien plus doux, plus riant et mieux aimé qu'il ne le dit.