Les Nouvelles Aventures du chevalier de La Barre
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Et si le chevalier de La Barre n’était pas mort à vingt ans sous la hache du bourreau en la bonne ville d’Amiens le 1ᵉʳ juillet 1766? Et si par hasard et par un tour de passe-passe, par les vertus aussi d’onguents et de baumes magiques, ce saint entre les saints de notre Panthéon laïque s’était retrouvé sur les côtes anglaises doté du don d’éternité? C’est la fable incroyable, énorme, délirante, qu’un vieil écrivain anglais propose à l’un de ses amis de croire – et d’écrire après lui. L’ami, bien sûr, de se dérober. Mais comment résister aux vertiges de l’écriture, surtout lorsqu’une admirable assistante, Sandra, est là pour vous aider? Dès lors, et à travers toute l’Angleterre et l’Irlande, le pays de Galles, l’Écosse du XVIIIᵉ siècle – puis du XIXᵉ et de notre siècle à nous enfin – nous suivrons à la trace Jean-François Lefebvre, chevalier de La Barre. Il séduit les femmes et les très jeunes filles, détruit les foyers, sème la ruine et la désolation derrière lui – mais pourtant, aussi, quelle forme d’espoir! Manipulé, simple jouet entre les mains de ceux qui l’ont sauvé de l’échafaud, il mûrit et apprend. Il apprend le plaisir, puis la pitié, l’amour ensuite, et la douleur : la haine, alors. Flanqué d’un valet qui le suit comme une ombre, de femme en femme il caracole, débauché et cynique, délicieux et vengeur. Dans son sillage, c’est un tourbillon d’enfants-femmes, de petites ladies, de gamines en haillons, de gitanes amoureuses et de grandes dames trop habiles. Dans l’ombre bleue d’Olivia, elles s’appellent Belinda, Judith ou Sonemara, mais il y en a tant d’autres. Petites filles, petites sœurs, nous les avons toutes aimées, ces sirènes mortelles, tour à tour victimes ou succubes, puisque nous naviguons aussi dans les limbes de la magie noire.