Les amants de Schœnfels

Collection Blanche
Gallimard
Parution
Schœnfels est un village d'un charmant vallon luxembourgeois, le vallon de la Mamer. Albert et Simone sont français. Ils vivent l'un et l'autre à Paris, puis la jeune fille va résider à Luxembourg. (Elle y a sans doute trouvé un emploi, à la Radio ou à la C. E. C. A.)
Ils se peignent l'un à l'autre, le plus souvent à travers ce qu'ils voient ou ce qu'ils lisent, ou à travers leurs souvenirs.
Il est question, dans les billets qu'ils échangent : d'un cours de Valéry au Collège de France ; d'un nuage dans le ciel du Tessin ; du zèle fatal de Fersen ; des jambes des hommes ; du style de la vie ; du scandale de la tombe de Stendhal, «le clochard de la mort», et de bien d'autres choses.
Dans un temps où l'homme ne s'écrit qu'avec un grand H, ces deux amants frappent par leur mépris de l'humain. Et de la société. «Si les âmes sentaient, écrit AIbert, les salons pueraient.»
Pour ceux que les questions d'écriture intéressent, on signale qu'ils s'écrivent quelquefois dans cette prose particulière qu'on appelle la prose lycienne et qui obéit à des règle sévères. (Elle ne proscrit pas seulement l'hiatus, mais aussi le choc d'une consonne finale sonore contre une autre consonne.)
Interrogé sur son livre, l'auteur s'est borné à répondre : «Si, après l'avoir lu, on ne se sent pas en puissance de se faire du bonheur avec tout, j'ai perdu.»