Le Chemin

El camino
Trad. de l'espagnol par Maurice-Edgar Coindreau
Collection Du monde entier
Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis 
1988
Dans un petit village du Nord de la Castille, trois enfants, Daniel le Hibou, le fils du crémier, Roque le Bouseux, le fils de Paco le forgeron dont le poitrail puissant est comme celui d'un éléphant blessé, et German le Teigneux, le fils du cordonnier, découvrent peu à peu le monde et ses secrets. Leurs espiègleries ne vont pas toutefois jusqu'à leur faire mériter l'épithète d'enfants terribles: selon M. G. Coindreau, ils seraient plutôt du type «bon petit diable». C'est par leurs yeux que l'auteur voit tous les habitants du village : don José le curé, qui est un saint, les Guignes, vieilles filles acariâtres, et les Lapines, demoiselles des postes, don Ramon le pharmacien-maire, Pancho le Mécréant et Gerardo l'Indien qui a émigré en Amérique, etc. Sur tous ces personnages, nous ne savons ni plus ni moins que ce que les enfants eux-mêmes pourraient nous dire, depuis la chute d'un jour jusqu'au lever du jour suivant, entre lesquels se passe cette histoire, toute faite de réminiscences. Mais s'agit-il d'une «histoire»? C'est bien plutôt un tableau plein de malice et de poésie qu'a voulu brosser l'auteur de Sissi, mon fils adoré. Quant au «chemin» qui lui sert de titre, c'est celui que le Seigneur a tracé pour chacun de nous. Malheur à qui s'en écarte, comme va le faire Daniel que son père envoie étudier à la ville, alors que son chemin était de rester au village... On retrouve dans ce livre charmant les qualités de réalisme et d'humour du précédent roman de Délibes - mais aussi une poésie, un romanesque tendre qui sont l'autre veine du grand talent de l'auteur, l'un des plus appréciés de sa génération, celle qu'on est convenu d'appeler «génération de la guerre civile ».