La Révolution du nihilisme

Première parution en 1939
Trad. de l'allemand par Paul Ravoux et Marcel Stora. Préface de Golo Mann
Nouvelle édition en 1980
Gallimard
Parution
Membre du parti national-socialiste, premier magistrat du Sénat de la ville libre de Dantzig, confident de Hitler, Hermann Rauschning rompit brusquement ses attaches politiques et choisit l'exil, en 1936. Deux ans plus tard, il publiait La Révolution du nihilisme.
Le livre fit du bruit. Il était la première description critique du national-socialisme. Une description minutieuse et approfondie, par un homme qui connaissait les intimes rouages du régime, ses mensonges, son cynisme et ses ambitions démesurées.
Pour Rauschning, politicien conservateur, le national-socialisme n'a rien à voir avec la restauration des valeurs nationales qu'il prétend apporter. C'est un mouvement authentiquement révolutionnaire, très proche en réalité du bolchevisme russe. Il n'a pu conquérir le pouvoir que grâce à la capitulation des milieux traditionalistes, à la lâcheté de l'armée, au désarroi des classes moyennes. Il met aux premières places de l'État des individus frustes, sans scrupules, qui font de la politique une partie de poker où ils hasardent jour après jour le destin du pays. Il proclame une idéologie qui n'est qu'un décor, qui est susceptible de toutes les adaptations et de tous les compromis, qui n'est que mouvement pour le mouvement, pur activisme, pur néant. Bien avant la guerre, Rauschning a vu clairement qu'un tel régime ne pouvait conduire l'Allemagne et l'Europe qu'à la catastrophe.
Un des grands textes de la littérature politique.