La République à refaire
Préface d'André Philip
Collection Problèmes et Documents
Gallimard
Parution
Faut-il retourner à la IIIᵉ République ou faut-il penser qu'une République nouvelle doit naître?
Comment répondre à cette question si l'on ignore en quoi consistait exactement ce régime et quel était le rôle réel de ses institutions fondamentales?
Le Parlement élisait les ministres, lesquels dirigeaient l'administration, – tel est, en résumé, la représentation que le Français moyen se fait du régime qui s'écroula en 1940.
Or, le livre d'André Ferrat montre au contraire comment, sous la IIIᵉ République, l'administration «réglait l'action des ministres, lesquels faisaient marcher le Parlement».
Il dévoile le rôle réel de cette haute administration irresponsable qui impose sa volonté aussi bien aux ministres qu'au Parlement, et qui viole, déforme ou paralyse la volonté légale du pays.
L'histoire intérieure de la IIIᵉ République apparaît ainsi sous un jour nouveau, comme celle de la lutte des forces démocratiques contre une bureaucratie toute-puissante intimement liée à la haute finance, héritière des traditions de la monarchie absolue et du bonapartisme. Lutte épuisante, sans cesse renouvelée, au bout de laquelle le gouvernement des hommes de Vichy apparaît non comme un accident mais comme une conséquence logique.
Refaire la République, c'est donc d'abord et avant tout refaire foncièrement la structure de ses institutions, changer le caractère de son administration et, notamment, de la haute administration, en transformer radicalement la nature et les méthodes.
Alors seulement l'État sera au service de l'homme et, de sujet qu'il était, le Français deviendra citoyen.
Comment répondre à cette question si l'on ignore en quoi consistait exactement ce régime et quel était le rôle réel de ses institutions fondamentales?
Le Parlement élisait les ministres, lesquels dirigeaient l'administration, – tel est, en résumé, la représentation que le Français moyen se fait du régime qui s'écroula en 1940.
Or, le livre d'André Ferrat montre au contraire comment, sous la IIIᵉ République, l'administration «réglait l'action des ministres, lesquels faisaient marcher le Parlement».
Il dévoile le rôle réel de cette haute administration irresponsable qui impose sa volonté aussi bien aux ministres qu'au Parlement, et qui viole, déforme ou paralyse la volonté légale du pays.
L'histoire intérieure de la IIIᵉ République apparaît ainsi sous un jour nouveau, comme celle de la lutte des forces démocratiques contre une bureaucratie toute-puissante intimement liée à la haute finance, héritière des traditions de la monarchie absolue et du bonapartisme. Lutte épuisante, sans cesse renouvelée, au bout de laquelle le gouvernement des hommes de Vichy apparaît non comme un accident mais comme une conséquence logique.
Refaire la République, c'est donc d'abord et avant tout refaire foncièrement la structure de ses institutions, changer le caractère de son administration et, notamment, de la haute administration, en transformer radicalement la nature et les méthodes.
Alors seulement l'État sera au service de l'homme et, de sujet qu'il était, le Français deviendra citoyen.