La Noce

Trad. de l'espagnol par Bernard Sesé
Collection Du monde entier
Gallimard
Parution
Dans un village de Castille, aux maisons jaunes et basses, entouré d'un bois de pins, Luciano et Iluminada, la plus belle fille du village, se marient. Luciano est veuf et étranger; on l'appelle el Negro parce qu'il revient d'Afrique. Depuis longtemps, il rêve de fonder une famille, d'avoir des enfants, une maison : pourra-t-il enfin vaincre le destin qui déjà l'a vaincu une fois en Angola, où il s'était établi pour faire fortune, où il s'était marié, mais où la mort de sa femme, Milagros, avait brisé son rêve?
La chaleur torride, le vin qui coule à flots d'une fontaine improvisée sur la place, l'excitation que provoque cette noce dans tout le village, les passions exacerbées, la jalousie, la haine, les rivalités se liguent contre el Negro. Le charivari que les jeunes gens ont décidé, selon la coutume, de donner au marié, tourne au drame.
Angel Maria de Lera trace ses figures de paysans avec la vigueur et le réalisme d'un Goya, d'un Zuloaga. L'auteur a signalé lui-même l'influence que ces peintres ont exercée sur tout un courant de la littérature espagnole. Ses personnages pittoresques ou sordides ont l'âpreté, la rudesse des plateaux de Castille, de cette Castille «où erre l'ombre de Caïn» comme disait Antonio Machado. Le romancier évoque avec puissance et une extrême intensité le drame qui se joue brutalement et soudainement entre un homme et son destin, au cours d'une seule journée fatale, sur la scène lourde de soleil et de passions d'un petit village de Castille, sans nom, presque sans visage...