La neige de Galata

Collection Blanche
Gallimard
Parution
«Lorsque je publiai Les nuits sont enceintes, j'habitais la Turquie, et j'avais emprunté ce titre au début d'un proverbe qui court les rues de tout l'Orient. C'est seulement après mon retour en France qu'on m'objecta sa bizarrerie. Celle-ci me valut de lire mon nom parmi celui des poètes surréalistes, ce qui était inexact, et d'être taxé de "décadent ennemi de sa patrie", ce qui n'est pas juste.
Pourtant ce titre porte-guignon avait un sens très général, et pourrait convenir à tous les romans dont la péripétie se trouve presque achevée au début d'une nuit, et se dénoue à l'aube de façon imprévue, sans que la logique des événements se trouve contrariée. Il pourrait servir d'épigraphe à cette Neige de Galata. Le titre de ce nouveau roman a peut-être une valeur symbolique ; en tout cas il s'explique d'abord par le quartier de Constantinople où les principaux épisodes se déroulent, et par le froid tenace qui s'abattit sur cette ville pendant l'hiver 1922-23.
C'est le récit d'un drame dont les vraies raisons ne me furent révélées que plus tard. Il fut le résultat de quelques erreurs navrantes dont la plus grave fut sans doute celle de M. de Germenay ; en ces années troubles, il voyait toutes choses avec un tact qu'il aurait mieux fait de quitter.»
Louis Francis.
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