La cendre

Collection Blanche
Gallimard
Parution
Un très jeune médecin-biologiste de Montpellier, auquel le plus brillant avenir est promis, ne s'occupe que de lui-même et se replie dans un farouche égoïsme. Louise, la jeune ouvrière qu'il a prise pour maîtresse et dont il a un fils, Gilbert, a beau être belle, douce, tendre, humble, ne rien lui demander de plus que sa présence, il l'abandonne cyniquement le jour où il s'imagine qu'elle veut l'épouser. Louise en meurt, il épouse aussitôt Joséphine, une laborantine dont il croit qu'elle partage sa passion pour la biologie et qu 'elle peut l'aider dans sa carrière par ses relations et liens de famille. Sitôt mariée, Joséphine s'installe dans le mariage. Elle se désintéresse des travaux de son mari. Sa sécheresse de cœur se découvre. Elle ne cherche plus à corriger sa laideur, son avarice, sa mesquinerie, et si, par une attitude presque servile qu'elle sait plaire à son égoïsme, elle se rend à peu près supportable à son mari, par contre elle s'ingénie à accabler Gilbert, son beau-fils, de sa haine et de ses sarcasmes. Des années passent, pénibles, monotones, sombres. Gilbert devient un adolescent, puis un jeune homme. Un jour, il découvre par hasard le secret jusqu'ici bien gardé de la mort de sa mère. Il décide aussitôt de fuir sa famille et, avec un camarade de collège, il part pour le Mexique où il meurt, emporté par la fièvre. Lorsque son père, accablé, apprend sa mort, il cherche longtemps les objets familiers de son fils, quelque signe qu'il trouve enfin : c'est, dans un livre, une phrase soulignée d'un trait épais et rouge : «Et cet homme avait un pouvoir étrange : tout ce qu'il touchait se changeait en cendre.»
On retrouve, dans ce récit amer et d'une intense vérité psychologique, qui saisit d'autant plus que l'action tout entière se passe sous l'éclatant soleil du Languedoc, toute la délicatesse du talent de Marc Bernard, et en particulier la tendresse avec laquelle il sait peindre les enfants et les adolescents.
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