La caisse

To` kivo¯´tio
Trad. du grec par Colette Lust
Collection Du monde entier
Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis 
1984
Nous sommes vers la fin de la guerre civile grecque qui, s'enchaînant à l'occupation allemande et à la résistance, ravagea le pays jusqu'en septembre 1949.
L'unique survivant d'un commando-suicide communiste, emprisonné par les siens, entreprend de rédiger à l'intention du «Camarade juge d'instruction» le récit de la mission qu'il a menée à bien.
Les volontaires du commando ont à convoyer entre deux villes, toutes deux sous contrôle communiste, une caisse dont ils ignorent le contenu. Ils savent seulement que l'issue de la guerre elle-même en dépend. Aucun retard, aucun risque n'est permis. Tout blessé, tout malade devra «se cyanurer» sous les yeux de ses camarades. Ils ignorent également leur destination : l'état-major se borne à leur indiquer chaque jour l'étape du lendemain. La marche, hallucinante hécatombe, durera deux mois. Le narrateur, resté seul, parvient à destination, livre la caisse aux responsables, qui l'ouvrent. Elle est vide.
Ce qu'Aris Alexandrou décrit avec une sorte de froide fureur poétique, c'est la totale déshumanisation dont sont susceptibles les hommes, dès lors qu'ils se soumettent à la discipline de fer qui les rend indifférents à leur propre mort autant qu'à celle des autres.