L'Opéra politique

Collection Blanche
Gallimard
Parution
«On tente ici une sorte de psychanalyse, de philosophie, de mythologie du national-socialisme, aussi bien nazisme que fascisme.
Que ce mouvement comporte pour une bonne part une immense mystification politique, je crois que même ses supporleurs le pensent : mais cette mystification mise en pièces comme le font les marxistes, les problèmes que pose à l'esprit l'existence de ce régime politique sont loin d'être résolus et même traités, et sa critique est seulement à demi-faite.
Le fascisme a réussi, malgré son absence de théorie, en devenant un système de vie : la religion enthousiaste qu'il a su créer (le communisme, lui, ne l'a pas su!) a fait oublier le manque de doctrine sociale positive : le remuement des problèmes de l'âme, la négligence à traiter les problèmes d'une vie normale : une nouvelle mythologie de divins ersatz voile le néo-capitalisme... Mais dans tout cet anti-humanisme militaire, l'humaniste qui se demande de quoi sera composée l'âme de l'homme nouveau, de l'homme de demain, trouve plus, à glaner que ne le croient les bien-pensants de l'anti-fascisme (et l'on ne détruit pas en niant ; seule la pensée approfondie dénonce le néant).»
Henri Pollès.