L'arbre de la Gitane

El árbol de la gitana
Trad. de l'espagnol (Argentine) par Anny Amberni et Albert Bensoussan
Collection Du monde entier
Gallimard
Parution
Voici le conte des mille et une nuits des Juifs, des Espagnols, des Italiens qui ont jadis abordé en Argentine – le roman qui témoigne de leur geste.
Nombreuses sont les histoires de la Gitane – incarnation de la mémoire d'une race –, mais elles pendent, toutes, des branches du même arbre généalogique : celui de la narratrice elle-même.
Aussi remonte-t-on à ses ancêtres : l'ambassadeur génois, ami de Christophe Colomb ; le hassid moldave qui chante et danse pour ne pas succomber au péché de tristesse ; la créole du Río de la Plata, encore siège de la vice-royauté, qui évoque conquistadores et inquisiteurs ; le marin qui effectue des aller et retour entre Buenos Aires et le Paraguay, du temps du tyran Francia ; le maître d'école qui fuit sa Moldavie natale pour se retrouver dans la plaine argentine où, finalement, il se suicide parce que «la pampa est trop grande» ; enfin, le fils de ce dernier, fondateur du Parti communiste argentin, qui se rend en Union soviétique pour rencontrer Lénine...
Il est le père de la narratrice, dont les aventures de l'exil à l'envers qu'elle vit depuis douze ans en Europe fournissent un contrepoint à la saga familiale. L'humour juif-portègne – c'est-à-dire l'humour même de Buenos Aires – l'emporte sur la désolation, et la mélopée immémoriale prend des cadences de tango et de milonga.