Guide du Bordeaux
Trad. de l'anglais par Alain Bories
Collection Hors série Gastronomie
Gallimard Loisirs
Parution
«Quel étrange attrait toujours me ramène au bordeaux? Pourquoi les noms de ses châteaux sont-ils musique à mes oreilles? Pourquoi n'est-ce pas le cas des bourgognes, des barolos, des riojas, des barossas, des côtes du rhône?
Parce que le bordeaux a été mon premier amour. Comme nous ne buvions pas de vin à la maison, je suis arrivé à l'université ignorant mais curieux, et je me suis inscrit à la University Wine Society, association d'étudiants amateurs de vin. Ma première dégustation fut pour les bordeaux ; et le dernier vin était un château Léoville-Barton 1962. J'ai encore en bouche chaque nuance de son bouquet : l'arôme pénétrant du cassis était si sec qu'un dragon semblait en avoir sucé tout le sucre. Au parfum de bois de cèdre et de tabac de Havane s'alliait l'austérité du fruit mais l'emmenait à un autre niveau, vers une telle beauté olfactive qu'on finissait par se demander si, après tout, il n'y avait pas quelque chose de sucré dans ce vin.
Ma première dégustation et mon premier grand vin furent donc des bordeaux. Ce furent les premiers d'une longue série qui est loin d'être close. Suivirent un Château Montrose 1961, un Beychevelle 1961, un Langoa-Barton 1953, un Haut-Bailly 1955, et un Lynch-Bages 1955, tous mendiés ou empruntés à des amateurs plus fortunés et plus âgés que moi.
[...] Je suis revenu en Bordelais plus souvent que dans toute autre région viticole du monde et j'y ai toujours été aussi séduit et enthousiasmé par ses grands vins.»
Oz Clarke.
Parce que le bordeaux a été mon premier amour. Comme nous ne buvions pas de vin à la maison, je suis arrivé à l'université ignorant mais curieux, et je me suis inscrit à la University Wine Society, association d'étudiants amateurs de vin. Ma première dégustation fut pour les bordeaux ; et le dernier vin était un château Léoville-Barton 1962. J'ai encore en bouche chaque nuance de son bouquet : l'arôme pénétrant du cassis était si sec qu'un dragon semblait en avoir sucé tout le sucre. Au parfum de bois de cèdre et de tabac de Havane s'alliait l'austérité du fruit mais l'emmenait à un autre niveau, vers une telle beauté olfactive qu'on finissait par se demander si, après tout, il n'y avait pas quelque chose de sucré dans ce vin.
Ma première dégustation et mon premier grand vin furent donc des bordeaux. Ce furent les premiers d'une longue série qui est loin d'être close. Suivirent un Château Montrose 1961, un Beychevelle 1961, un Langoa-Barton 1953, un Haut-Bailly 1955, et un Lynch-Bages 1955, tous mendiés ou empruntés à des amateurs plus fortunés et plus âgés que moi.
[...] Je suis revenu en Bordelais plus souvent que dans toute autre région viticole du monde et j'y ai toujours été aussi séduit et enthousiasmé par ses grands vins.»
Oz Clarke.