Guerre diplomatique
(1914-1919)
Trad. de l'italien par Florence Cravoisier
Collection Problèmes et Documents
Gallimard
Parution
Le grand intérêt historique de l'ouvrage du comte Aldrovandi Marescotti, ambassadeur d'Italie, est encore dépassé par son intérêt humain. En août 1914, le comte Aldrovandi était chargé d'affaires d'Italie à Vienne et, en l'absence de l'ambassadeur, fut en contact direct avec les dirigeants autrichiens. En octobre 1914, lorsque M. Sonnino devint ministre des Affaires Étrangères, il prit, comme chef de cabinet, le comte Aldrovandi qui se trouva mêlé à ce titre, à un grand nombre de négociations importantes. Il fit partie de la délégation anglo-franco-italienne en Russie, quelques semaines avant la Révolution. Il prit part à la Conférence de Rapallo en octobre 1917. Enfin et surtout après l'armistice il put
assister aux séances des Quatre, – Clemenceau, Lloyd George, Wilson et Orlando – où furent jetées les bases de la paix.
L'ouvrage se présente d'une part comme le journal de guerre d'un diplomate particulièrement bien placé pour suivre les événements, en second lieu (et c'est là ce qui en fait un document d'histoire diplomatique de tout premier ordre), il offre, commenté et éclairé par l'auteur, le compte rendu analytique d'un certain nombre de séances des Quatre, d'après les notes prises par lui et confrontées avec celles du secrétaire de M. Lloyd George. Ces comptes rendus analytiques n'ont jamais été publiés. M. Lloyd George a fait état de certains dans ses Mémoires. Mais le comte Aldrovandi, en nous rapportant les séances d'un bout à l'autre, nous en donne la physionomie humaine. Le profane se demande souvent comment se parlent les Premiers ministres dans leurs rencontres internationales. Nous avons ici, pris sur le vif par un diplomate doublé d'un psychologue et d'un humoriste, le portrait fidèle de ces rencontres.
L'ouvrage du comte Aldrovandi ne manquera pas au surplus de susciter la discussion. Ardent patriote italien, l'auteur ne ménage pas toujours les hommes d'État des autres pays et s'attache à montrer que, dès avant le fascisme, la politique italienne, avec ses moyens d'alors, laissait prévoir celle de Mussolini.
L'ouvrage se présente d'une part comme le journal de guerre d'un diplomate particulièrement bien placé pour suivre les événements, en second lieu (et c'est là ce qui en fait un document d'histoire diplomatique de tout premier ordre), il offre, commenté et éclairé par l'auteur, le compte rendu analytique d'un certain nombre de séances des Quatre, d'après les notes prises par lui et confrontées avec celles du secrétaire de M. Lloyd George. Ces comptes rendus analytiques n'ont jamais été publiés. M. Lloyd George a fait état de certains dans ses Mémoires. Mais le comte Aldrovandi, en nous rapportant les séances d'un bout à l'autre, nous en donne la physionomie humaine. Le profane se demande souvent comment se parlent les Premiers ministres dans leurs rencontres internationales. Nous avons ici, pris sur le vif par un diplomate doublé d'un psychologue et d'un humoriste, le portrait fidèle de ces rencontres.
L'ouvrage du comte Aldrovandi ne manquera pas au surplus de susciter la discussion. Ardent patriote italien, l'auteur ne ménage pas toujours les hommes d'État des autres pays et s'attache à montrer que, dès avant le fascisme, la politique italienne, avec ses moyens d'alors, laissait prévoir celle de Mussolini.
