Fascisme et grand capital
Nouvelle édition entièrement refondue
Collection Problèmes et Documents
Gallimard
Parution
Mussolini et Hitler ont disparu, leur abominable régime s'est effondré : le moment n'est-il pas venu de dresser le bilan de l'aventure fasciste?
Le livre dont nous publions aujourd'hui une nouvelle version entièrement refondue a connu, au lendemain de sa parution, en 1936, un très vif succès, dans tous les milieux, aussi bien «bourgeois» que «prolétariens», et non seulement en France, mais aussi à l'étranger [...].
Ce n'est pas une histoire du fascisme en Italie et en Allemagne ; pas davantage une comparaison des deux phénomènes, c'est-à-dire un bilan de leurs ressemblances et de leurs différences ; l'auteur a négligé volontairement les différences pour dégager de l'un et de l'autre, au-dessus des contingences propres à chaque pays, un certain nombre de traits généraux, et, si les termes scientifiques étaient valables en politique, il eût voulu, nous dit-il, pouvoir écrire : un certain nombre de lois. [...]
La trame de son livre est la suivante : le fascisme est I'expédient suprême du capitalisme, d'un capitalisme menacé non pas tant par l'action de la classe ouvrière que par la crise économique permanente, qui tarit la source de ses profits.
Daniel Guérin explique très clairement pourquoi, en Italie et en Allemagne, la féodalité industrielle (magnats de l'industrie lourde) et la féodalité agraire (grands propriétaires fonciers) ont subventionné les bandes fascistes ; il montre comment, an moyen de quelle mystique et de quelle démagogie sociale, ces baiIIeurs de fonds sont parvenus à «dresser sur leurs jambes» de larges masses populaires, notamment les classes moyennes. Puis le fascisme ayant conquis le pouvoir, l'auteur établit, en s'appuyant sur une documentation considérable et mise à jour jusqu'à la veille de la guerre, que la politique sociale, la politique économique, la politique agricole du fascisme ont essentiellement pour but de relever les profits du grand capital : sur le dos des ouvriers, des consommateurs, des artisans et petits commerçants, des épargnants, des paysans-travailleurs, etc.
L'auteur avait commencé son livre au lendemain du 6 Février, à l'heure où le fascisme faisait son apparition en France. II en a éprouvé le sentiment très net que le fascisme n'est pas un phénomène spécifiquement italien ou allemand mais un phénomène universel, susceptible de se reproduire dans d'autres pays. Dans une préface écrite en mars 1945, il tire la leçon des plus récents événements et se demande si la déconfiture de Mussolini et de Hitler a définitivement enrayé l'épidémie fasciste. Qu'il s'agisse de l'Allemagne ou des autres pays, il n'en est pas bien sûr. Selon lui, le fascisme est le produit spécifique du capitalisme dépérissant et risque d'en demeurer, fût-ce sous un autre nom, l'arme de réserve. Le dilemme n'a donc pas cessé de se poser : Fascisme ou socialisme.
En désaccord avec les «antifascistes» qui croient pouvoir combattre leur redoutable adversaire sans s'attaquer au capitalisme lui-même, ou qui ne le combattent que par le moyen de la guerre étrangère, l'auteur conclut que seule la révolution prolétarienne pourrait délivrer à jamais le monde du cauchemar fasciste.
Le livre dont nous publions aujourd'hui une nouvelle version entièrement refondue a connu, au lendemain de sa parution, en 1936, un très vif succès, dans tous les milieux, aussi bien «bourgeois» que «prolétariens», et non seulement en France, mais aussi à l'étranger [...].
Ce n'est pas une histoire du fascisme en Italie et en Allemagne ; pas davantage une comparaison des deux phénomènes, c'est-à-dire un bilan de leurs ressemblances et de leurs différences ; l'auteur a négligé volontairement les différences pour dégager de l'un et de l'autre, au-dessus des contingences propres à chaque pays, un certain nombre de traits généraux, et, si les termes scientifiques étaient valables en politique, il eût voulu, nous dit-il, pouvoir écrire : un certain nombre de lois. [...]
La trame de son livre est la suivante : le fascisme est I'expédient suprême du capitalisme, d'un capitalisme menacé non pas tant par l'action de la classe ouvrière que par la crise économique permanente, qui tarit la source de ses profits.
Daniel Guérin explique très clairement pourquoi, en Italie et en Allemagne, la féodalité industrielle (magnats de l'industrie lourde) et la féodalité agraire (grands propriétaires fonciers) ont subventionné les bandes fascistes ; il montre comment, an moyen de quelle mystique et de quelle démagogie sociale, ces baiIIeurs de fonds sont parvenus à «dresser sur leurs jambes» de larges masses populaires, notamment les classes moyennes. Puis le fascisme ayant conquis le pouvoir, l'auteur établit, en s'appuyant sur une documentation considérable et mise à jour jusqu'à la veille de la guerre, que la politique sociale, la politique économique, la politique agricole du fascisme ont essentiellement pour but de relever les profits du grand capital : sur le dos des ouvriers, des consommateurs, des artisans et petits commerçants, des épargnants, des paysans-travailleurs, etc.
L'auteur avait commencé son livre au lendemain du 6 Février, à l'heure où le fascisme faisait son apparition en France. II en a éprouvé le sentiment très net que le fascisme n'est pas un phénomène spécifiquement italien ou allemand mais un phénomène universel, susceptible de se reproduire dans d'autres pays. Dans une préface écrite en mars 1945, il tire la leçon des plus récents événements et se demande si la déconfiture de Mussolini et de Hitler a définitivement enrayé l'épidémie fasciste. Qu'il s'agisse de l'Allemagne ou des autres pays, il n'en est pas bien sûr. Selon lui, le fascisme est le produit spécifique du capitalisme dépérissant et risque d'en demeurer, fût-ce sous un autre nom, l'arme de réserve. Le dilemme n'a donc pas cessé de se poser : Fascisme ou socialisme.
En désaccord avec les «antifascistes» qui croient pouvoir combattre leur redoutable adversaire sans s'attaquer au capitalisme lui-même, ou qui ne le combattent que par le moyen de la guerre étrangère, l'auteur conclut que seule la révolution prolétarienne pourrait délivrer à jamais le monde du cauchemar fasciste.