Essai de stratégie occidentale

. Chimères ou réalité
Précédé d'une lettre d'André Malraux
Gallimard
Parution
La sécurité de l'Europe occidentale semble difficile à assurer depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Les progrès techniques et les bouleversements politiques ont profondément modifié les conditions de sa défense. Cet ouvrage analyse les données nouvelles, dont plusieurs seront pour le lecteur de véritables découvertes, et résume ainsi leurs conséquences inéluctables :
1) les forces russes ne seraient pas supérieures en Europe, au début des combats, à celles de la Wehrmacht de 1940 ;
2) la protection initiale par un «front continu» ne peut être assurée en aucun cas ;
3) la stratégie résultant de ce fait capital relève des techniques modernes par le rôle qu'elle confie à l'aviation et aux projectiles atomiques.
Cet ouvrage, loin de s'adresser seulement aux techniciens, tente de rendre intelligible le chaos qui nous entoure, comme l'histoire le fait de celui qui nous précéda, et rend claires, pour la première fois peut-être, les conditions d'une invasion de l'Europe – et de son échec. C'est pourquoi André Malraux écrit dans la lettre qui le précède :
«L'histoire de la guerre n'est qu'un domaine de l'histoire tout court ; et sans doute un essai de stratégie serait-il assuré d'une audience étendue s'il n'était suspect, surtout au lecteur cultivé, d'esprit conventionnel. Ce lecteur a le goût de l'indépendance nationale, non celui de l'esprit de caserne ; le lien entre la liberté de l'esprit et l'expérience de l'auteur est pour lui d'un grand poids, car il sait que la liberté de l'esprit, en ces matières, est souvent d'autant plus étendue que la compétence l'est moins. Peut-être n'est-il donc pas vain qu'au seuil d'un livre qui veut rendre la confusion d'hier (et d'aujourd'hui) intelligible, afin de rendre lucide toute action future, ce qui fut notre fraternité d'armes témoigne de ceci : le spécialiste qui va envisager le combat d'une armée faible – la nôtre – contre une armée forte, n'a commandé, deux ans durant, que des volontaires ; celui qui dit les choses les plus justes du sentiment populaire, de la défense du sol, des limites de la gueriIIa, du rationnel et de l'irrationnel que la guerre doit à l'homme, est l'un des très rares brevetés d'état-major qui combattirent au maquis.»
«Chacun de nous souhaite connaître, aux questions que posait à César la campagne des Gaules, la réponse de Napoléon. Pourtant ceux qui cherchaient ce que pense un soldat ont été souvent découragés de trouver ce que pense un militaire ; de rencontrer une littérature pieuse qui défend, sous le nom de techniques, des conventions dont ils espéraient précisément qu'elles seraient dénoncées avec une compétence qu'ils ne possédaient pas. De l'histoire militaire, ils attendaient qu'elle leur révélât, mieux que l'autre, la variable complexité du si vieux problème de la force, et les formes particulières qu'il est en train de prendre...»
Ce livre est l'exposé de ces formes, entre lesquelles se jouera peut-être notre destin.
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