Échantillons de civilisations
Trad. de l'anglais (États-Unis) par Weill Raphaël
Gallimard
Parution
L'ouvrage de Ruth Benedict est une contribution d'importance à l'étude des sociétés primitives d'Amérique (Indiens Pueblos du Nouveau Mexique, Dobuans de l'Archipel de la Nouvelle-Guinée, Indiens des rivages du nord-ouest américain). L'on aurait tort de croire que le livre de Ruth Benedict réduit cette science bien moderne qu'est l'ethnographie à l'examen d'un folklore primitif. Au contraire, et c'est là que réside l'originalité et l'intérêt de l'essai de Ruth Benedict, Échantillons de civilisations entreprend de fonder l'ethnographie comme une science spécifiquement humaniste dont l'objet est bien loin de s'en tenir à une prise de contact avec des civilisations périmées.
C'est ainsi que l'ethnographie et les conclusions que cette science peut tirer de l'étude de civilisations primitives entraînent Ruth Benedict à contester les théories d'Oswald Spengler sur les «cycles» de l'humanité, théories dont on connaît le retentissement et que, jusqu'à ce jour, l'on avait entrepris de contester bien plus par des considérations abstraites ou métaphysiques que par la simple connaissance des hommes envisagée sous l'éclairage de leur culture et de leur développement sociologique.
En partant de cette thèse que l'on peut tenir pour révolutionnaire, que chaque civilisation doit être envisagée individuellement dans ce qu'elle a de spécifique et d'universel, Ruth Benedict s'est avant tout préoccupé de trouver un sens à notre propre civilisation. C'est en étudiant ces sociétés primitives, en les tenant pour aussi cohérentes et conditionnées par des rapports historiques que les sociétés modernes, que Ruth Benedict s'est efforcée moins de juger que de comprendre des cultures qui finissent par converger sous son analyse dans le sens de notre propre culture.
Échantillons de civilisations vise moins à insister sur les différences qu'à éclairer les points communs que les conditionnements de l'histoire ont établis entre les civilisations périmées et le monde moderne.
C'est ainsi que l'ethnographie et les conclusions que cette science peut tirer de l'étude de civilisations primitives entraînent Ruth Benedict à contester les théories d'Oswald Spengler sur les «cycles» de l'humanité, théories dont on connaît le retentissement et que, jusqu'à ce jour, l'on avait entrepris de contester bien plus par des considérations abstraites ou métaphysiques que par la simple connaissance des hommes envisagée sous l'éclairage de leur culture et de leur développement sociologique.
En partant de cette thèse que l'on peut tenir pour révolutionnaire, que chaque civilisation doit être envisagée individuellement dans ce qu'elle a de spécifique et d'universel, Ruth Benedict s'est avant tout préoccupé de trouver un sens à notre propre civilisation. C'est en étudiant ces sociétés primitives, en les tenant pour aussi cohérentes et conditionnées par des rapports historiques que les sociétés modernes, que Ruth Benedict s'est efforcée moins de juger que de comprendre des cultures qui finissent par converger sous son analyse dans le sens de notre propre culture.
Échantillons de civilisations vise moins à insister sur les différences qu'à éclairer les points communs que les conditionnements de l'histoire ont établis entre les civilisations périmées et le monde moderne.