Demain, tout ira mieux

Première parution en 1939
Trad. de l'allemand (Autriche) par Hélène Chaudoir
Nouvelle édition en 1953
Collection La Méridienne
Gallimard
Parution
Voici le charmant roman d'une charmante fille, Toni Huber, jeune Viennoise très gaie, en dépit des épreuves qui ont marqué ses débuts dans la vie. C'est que Toni Huber a deux qualités inestimables : un profond amour de l'humanité et un optimisme magnifique. La mort de son père, qu'elle adore, la demi-misère qui est son lot, l'incompréhension des gens lui forment le caractère, comme on dit, mais ne dessèchent pas son âme. Au contraire, Toni Huber, modeste, gentille, tendre, va s'accomplir dans un destin exceptionnel. Et le plus étonnant, c'est qu'elle devra sa réussite à l'expression la plus naïve et la plus simple de sa bonté. Voici comment.
Elle est dactylo à la Société Radiophonique de Vienne. Un soir, au studio, le speaker s'évanouit. Elle le remplace au pied levé. L'émission touche à sa fin. Il s'agit seulement de dire bonsoir aux auditeurs. Mais la petite Toni est si pleine de tendresse inemployée, sa solitude est si grande que, d'une voix au timbre étrange, angoissé, voilé et très prenant, elle prononce quelques phrases impromptues : «La nuit, tous les soucis s'aggravent et nous oppressent plus que le jour. On s'imagine qu'on ne pourra pas les supporter. Mais demain tout aura changé. Rien ne peut empirer, demain tout ira mieux.»
Cette initiative cause un scandale épouvantable. Toni est renvoyée sur-le-champ. Mais on a compté sans les auditeurs, que sa voix a bouleversés et qui, dès le lendemain, envoient des centaines de lettres... Les malheurs de Toni touchent à leur fin. Deux jours plus tard, Vienne ne parle plus que d'elle.
Le succès ne gâtera pas la petite Toni Huber. Il lui laissera toute sa modestie, toute sa pitié, tout son cœur. Il lui donnera même la sagacité de préférer le véritable amour à la fausse passion.