Correspondance
Annotations du traducteur
Parution
Le 22 novembre 1906, la jeune Virginia Stephen adresse quelques lignes respectueuses à un ami de son frère («Cher Mr. Strachey, nous aimerions tant vous voir, si vous pouviez nous rendre visite un jour prochain. Dimanche qui vient vous conviendrait-il, vers six heures du soir? Vanessa va beaucoup mieux et aimerait vous parler.») Vingt-cinq ans plus tard – l’arc de temps que couvre le présent volume –, ils sont l’un et l’autre célèbres, et à la tête d’œuvres qui marquent déjà l’époque. Il est le démystificateur féroce du siècle de Victoria, et l’auteur d’essais lumineux sur la littérature, le théâtre et l’histoire ; elle a déjà publié plusieurs de ses œuvres majeures, de La Chambre de Jacob à Mrs. Dalloway et La Promenade au phare. Ils s’entrelisent, se complimentent, se critiquent, évoquent leur quotidien, moquent les ridicules de l’infortunée Ottoline Morrell et disent tout le bien, et le mal, qu’ils pensent de ceux qui les entourent – de Roger Fry à E.M. Forster, via Keynes, Clive Bell ou Duncan Grant. Publié à l’origine dans une version largement censurée, pour ménager les susceptibilités de certains protagonistes, par Leonard Woolf et James Strachey, cet échange entre deux esprits aigus, et «pas toujours charitables», offre une chronique fascinante du cercle de Bloomsbury, et paraît ici pour la première fois dans son intégralité, augmentée de lettres retrouvées depuis l’édition originale.