Clairière de la vie
Collection Blanche
Gallimard
Parution
«La jeunesse n'est ps une excuse. Je n'ai pas besoin d'excuse. Ce livre, je l'ai voulu naïf, parfois même banal. Il fut écrit en 41, je ne l'ai pas retouché depuis malgré l'envie que j'en avais. C'est que j'y parle d'êtres jeunes et que l'on trouve à dix-huit ans plus de naïfs que de cyniques, malgré ce qu'on peut en lire un peu partout en ce moment.
En l'écrivant, j'ai eu à subir une tentation majeur : celle de corriger mes personnages, d'effacer la banalité de leurs phrases ou de leurs sentiments. Mais je n'ai pas voulu les noircir pour corser l'intérêt ou sacrifier à une mode. Je n'ai pas voulu les forcer à être plus intéressants dans une histoire que je pouvais également embellir et compliquer. Ils sont ce qu'ils sont, remplis d'illusions, mièvres peut-être, disant ou pensant des lieux communs.
J'ai voulu évoquer un amour qui ne soit pas impur, pollué, sordide. Il arrive bien aussi que l'amour soit au-dessus des bassesses et la pureté n'est pas aussi rare qu'on pourrait croire d'après les romans d'aujourd'hui.
Seconde tentation : écrire d'une autre encre. Parti pour un long poème, j'ai du lutter contre l'envie de faire "de la littérature". Et ce n'est pas cet effort vers la simplicité qui m'a le moins coûté. Il est souvent plus facile d'écrire par hyperbole.
J'aimerais qu'on juge ce récit moins derrière d'autres livres qu'avec le cœur. L'avis surtout des jeunes m'importe, et des poètes. (Est poète, pour moi, celui qui répond à la définition de Maurice Fombeure : celui pour qui le monde est neuf chaque matin.)
Rencontrer parmi ceux-là des amis, c'est la grâce que je me souhaite.
Pour reprendre une fois de plus le mot de Stendhal, le "je" de l'histoire n'est pas moi. Ou si peu...»
Jean Desternes.
En l'écrivant, j'ai eu à subir une tentation majeur : celle de corriger mes personnages, d'effacer la banalité de leurs phrases ou de leurs sentiments. Mais je n'ai pas voulu les noircir pour corser l'intérêt ou sacrifier à une mode. Je n'ai pas voulu les forcer à être plus intéressants dans une histoire que je pouvais également embellir et compliquer. Ils sont ce qu'ils sont, remplis d'illusions, mièvres peut-être, disant ou pensant des lieux communs.
J'ai voulu évoquer un amour qui ne soit pas impur, pollué, sordide. Il arrive bien aussi que l'amour soit au-dessus des bassesses et la pureté n'est pas aussi rare qu'on pourrait croire d'après les romans d'aujourd'hui.
Seconde tentation : écrire d'une autre encre. Parti pour un long poème, j'ai du lutter contre l'envie de faire "de la littérature". Et ce n'est pas cet effort vers la simplicité qui m'a le moins coûté. Il est souvent plus facile d'écrire par hyperbole.
J'aimerais qu'on juge ce récit moins derrière d'autres livres qu'avec le cœur. L'avis surtout des jeunes m'importe, et des poètes. (Est poète, pour moi, celui qui répond à la définition de Maurice Fombeure : celui pour qui le monde est neuf chaque matin.)
Rencontrer parmi ceux-là des amis, c'est la grâce que je me souhaite.
Pour reprendre une fois de plus le mot de Stendhal, le "je" de l'histoire n'est pas moi. Ou si peu...»
Jean Desternes.