Émile Zola

Chefs-d'œuvre

Édition reliée d'après la maquette de Paul Bonet
Gallimard
Parution
Un immense public, en dépit des variations des goûts littéraires, n'a jamais cessé de lire Zola, mais d'autre part, à la suite d'André Gide, maints critiques ont entrepris de reviser le procès du naturalisme et celui du puissant romancier. D'autre part, le cinéma en puisant dans son œuvre riche et variée, l'a popularisée auprès des jeunes générations. Cette édition illustrée vient donc à son heure. Notre choix qui d'ailleurs n'est point limitatif, se justifie et présente des aspects significatifs de l'œuvre. Thérèse Raquin, dont la préface a le ton d'un manifeste, traite avec une précision clinique le thème du remords ; La Faute de l'abbé Mouret est un hymne ardent et ensoleillé à la vie et à la liberté de l'amour ; L'Assommoir et Nana, où sont dépeints avec un violent et sombre lyrisme les tares d'une société, sont des chefs-d'œuvre non pas seulement du roman naturaliste, mais de toute la littérature romanesque. Le don d'observer et le pouvoir d'imaginer y sont portés aux confins de la poésie.
Comme il arrive souvent, une œuvre romanesque qui reflétait les particularités des mœurs et de la mode a pris du style : moins actuelle, elle revêt une vérité plus humaine. À ce style, les illustrateurs ont heureusement intégré le leur propre. Dignimont, avec une élégante et nerveuse maîtrise, P.-E. Clairin, à qui le Paradou et ses verdures lumineuses offraient un climat favorable, Gus Bofa, de qui le dessin n'a jamais paru plus aigu et la vision plus intense, Grau Sala, peintre subtil et véridique des fastes du Second Empire, tous ont composé des images si justes et si expressives qu'elles semblent naturellement accordées à l'atmosphère du récit.