Brutus
Collection Blanche
Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis
2001
«Je tiens à mettre en garde les acheteurs éventuels de ce petit livre, qui croiraient y trouver une exploitation littéraire des événements politiques d'hier ou d'aujourd'hui. Cherchant, sous l'Occupation, un sujet de récit qui me pourrait distraire quelques heures de ces temps désolés, l'idée m'était venue d'écrire un roman dont les personnages seraient placés aussi loin de nous que possible. Plutarque les offrait. Mais après avoir rédigé une partie de ce roman – dont quelques fragments subsistent ici – je dus y renoncer sous la contrainte de l'actualité. L'ouvrage prit alors la forme d'une méditation sur Brutus, ou d'un commmentaire sur le roman que je ne pouvais écrire. D'où l'aspect hybride et non-concerté de cet ouvrage.
Il reste un bouquin raboteux et assez mal fait, mais intéressant à lire, plus émouvant peut-être que pertinent.
Pour ma part, il m'agace un peu, tant à cause du manque d'unité de sa forme qu'à cause de certains dérapages de la pensée dans les tournants. Mais je l'aime bien quand même. C'est ce que j'ai fait de mieux après Augusta, mon seul bon livre, qui devrait être davantage répandu.
Dans Brutus sont soulevées des questions comme : qu'est-ce que l'homme? en quoi consiste sa nullité? et sa valeur? quels sont ses rapports avec l'histoire et avec la politique? comment peut-il vivre et même espérer? etc., c'est-à-dire des questions qui intéressent tout le monde. Bien que les réponses que j'ai à donner soient très simples et très claires pour moi, elles ne le sont pas autant pour la plupart de nos contemporains. Et surtout l'expression directe de ces réponses est généralement formulée dans un langage qui n'est plus compris et occasionne des malentendus inextricables. C'est pourquoi je suis obligé, dans mes livres, de suggérer ces réponses par des moyens indirects, d'une manière qu'on peut appeler poétique. Il me semble pourtant qu'avec Brutus j'ai fait un progrès vers la précision, et j'espère l'accentuer par la suite.»
Roger Breuil. Roger Breuil
Il reste un bouquin raboteux et assez mal fait, mais intéressant à lire, plus émouvant peut-être que pertinent.
Pour ma part, il m'agace un peu, tant à cause du manque d'unité de sa forme qu'à cause de certains dérapages de la pensée dans les tournants. Mais je l'aime bien quand même. C'est ce que j'ai fait de mieux après Augusta, mon seul bon livre, qui devrait être davantage répandu.
Dans Brutus sont soulevées des questions comme : qu'est-ce que l'homme? en quoi consiste sa nullité? et sa valeur? quels sont ses rapports avec l'histoire et avec la politique? comment peut-il vivre et même espérer? etc., c'est-à-dire des questions qui intéressent tout le monde. Bien que les réponses que j'ai à donner soient très simples et très claires pour moi, elles ne le sont pas autant pour la plupart de nos contemporains. Et surtout l'expression directe de ces réponses est généralement formulée dans un langage qui n'est plus compris et occasionne des malentendus inextricables. C'est pourquoi je suis obligé, dans mes livres, de suggérer ces réponses par des moyens indirects, d'une manière qu'on peut appeler poétique. Il me semble pourtant qu'avec Brutus j'ai fait un progrès vers la précision, et j'espère l'accentuer par la suite.»
Roger Breuil. Roger Breuil