Brésil aride
. La vie dans la Caatinga
Avec deux cartes
Gallimard
Parution
Pour beaucoup, le Brésil c'est avant tout l'Amazone avec sa forêt démesurée, ses savanes et ses tribus indiennes primitives, ainsi que le Sud industrialisé, producteur de café, aux villes trépidantes. De ce pays, qui couvre un demi-continent, mais que la nature a peu diversifié, se détache cependant une région d'une incontestable originalité : le «Nord-Eest», qui doit son individualité très marquée à l'aridité de son climat, mais également à son caractère archaïque. Brésil aride est un tableau très vivant de ce vaste domaine de la sécheresse, qui chevauche dix États, et dont on ne soupçonne habituellement pas, l'existence. La caatinga, singulière végétation de cactus et de plantes épineuses, lieu parfois de floraisons ravissantes, y est décrite. C'est la parure habituelle de ce territoire rocailleux, aux rivières desséchées, dévoré de lumière et de chaleur. Dans ce milieu hostile, seul évolue à l'aise, sur son petit cheval agile, ce personnage symbolique du Nord-Est, qu'est le vaqueiro, vêtu de cuir et surveillant d'immenses troupeaux décharnés.
Ce Brésil attardé, somnolent et provincial, encore fortement enraciné dans le passé, est tout imprégné de pittoresque et de couleur locale, avec ses bourgs vieillots, ses marchés charmants ; les populations sont rudes, mais hospitalières, plus laborieuses qu'ailleurs, accrochées à cette terre hostile, et conservent une mentalité retardataire entachée de mysticisme : leur fanatisme religieux, pas entièrement effacé, en a fait autrefois une proie facile pour certains meneurs illuminés, et l'histoire du Nord-Est est marquée par de sanglantes révoltes. Aujourd'hui, le grand drame de cette population est sa croissance démographique excessive. Cette terre ingrate, désolée par de perpétuelles sécheresses, est incapable de nourrir ces foules, dont les hordes affamées déferlent périodiquement sur le reste du pays. Il y a là un très sérieux problème, car beaucoup de ces Nordestinos sont instables, gardant de leur terre natale une nostalgie qui les empêche de se fixer ailleurs.
Un effort est réalisé en vie d'irriguer ce domaine aride et d'y développer certaines cultures appropriées, de l'industrialiser également. De grands espoirs sont fondés sur son sous-sol, encore mal connu, mais qui fournit déjà des minerais de grande valeur. Bien des indices laissent penser qu'il renferme une foule d'autres substances utiles.
Ce Brésil attardé, somnolent et provincial, encore fortement enraciné dans le passé, est tout imprégné de pittoresque et de couleur locale, avec ses bourgs vieillots, ses marchés charmants ; les populations sont rudes, mais hospitalières, plus laborieuses qu'ailleurs, accrochées à cette terre hostile, et conservent une mentalité retardataire entachée de mysticisme : leur fanatisme religieux, pas entièrement effacé, en a fait autrefois une proie facile pour certains meneurs illuminés, et l'histoire du Nord-Est est marquée par de sanglantes révoltes. Aujourd'hui, le grand drame de cette population est sa croissance démographique excessive. Cette terre ingrate, désolée par de perpétuelles sécheresses, est incapable de nourrir ces foules, dont les hordes affamées déferlent périodiquement sur le reste du pays. Il y a là un très sérieux problème, car beaucoup de ces Nordestinos sont instables, gardant de leur terre natale une nostalgie qui les empêche de se fixer ailleurs.
Un effort est réalisé en vie d'irriguer ce domaine aride et d'y développer certaines cultures appropriées, de l'industrialiser également. De grands espoirs sont fondés sur son sous-sol, encore mal connu, mais qui fournit déjà des minerais de grande valeur. Bien des indices laissent penser qu'il renferme une foule d'autres substances utiles.