Au cœur du fantastique

Cet ouvrage à la fois audacieux et rigoureux écarte par principe le fantatstique de parti pris (y compris Jérôme Bosch et Arcimboldo), c'est-à-dire les œuvres d'art créées expressément pour surprendre ou dérouter le spectateur par l'invention d'un monde imaginaire ou féerique en contradiction systématique avec le monde de la réalité. Il récuse ainsi le fantastique d'institution, c'est-à-dire le merveilleux des mythologies et des religions comme celui des délires et des rêves. En revanche, il s'applique à définir des chefs-d'œuvre de l'art allégorique, principalement chez Cranach et Dürer, chez Bellini et Raimondi, dans les gravures alchimiques, dans les illustrations qui traduisent les conjectures des sciences naissantes, le domaine de l'insolite involontaire ou latent, quasi clandestin, en tout cas insidieux et insinué. Une documentation neuve éclaire une analyse qui s'attache à démontrer en quoi le fantastique bien entendu constitue pour la connaissance positive un sentier latéral et souvent fertile en découvertes, pour l'art une voie royale et parfois inévitable.