Anecdotiques

Préface de Marcel Adéma
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Le 1ᵉʳ avril 1911, le n° 334 du Mercure de France comporte une rubrique nouvelle, La Vie anecdotique. Guillaume Apollinaire s'y cache sous le pseudonyme de Montade, qu'il gardera encore pendant deux numéros, et dont il signe de ravissantes anecdotes sur Jules Romains, le prince régent de Bavière, des peintres, comme le douanier Rousseau, des écrivains, des poètes.
À partir du 16 juin 1911, Apollinaire signe sa rubrique de son nom, y mêlant avec une verve étincelante la poésie, les curiositéss, les détails quotidiens, faisant voisiner les prophéties, la cuisine, le futurisme, Hugo et Jarry, Anatole France et Canudo, le réel et l'inventé...
Mais la guerre interrompt la «Vie anecdotique». L'année 1915 ne verra que trois chroniques, et c'est irrégulièrement qu'Apollinaire l'alimentera jusqu'à sa mort, le 9 novembre 1918.
La présente édition comprend pour la première fois l'intégralité des chroniques apollinariennes. Document précieux : il nous révèle un aspect peu connu du poète, un tableau familier de ce que pouvaient être son esprit, sa conversation, ses idées, ses observations quand il «se laissait aller». Ce visage d'Apollinaire est aussi passionnant et aussi beau que celui qui se dessine entre les vers de ses poèmes. D'ailleurs c'est le même.