Les voyageurs traqués
III
Un Voyageur solitaire est un diable
Collection Éditions originales
Gallimard
Parution
Les essais d’Un Voyageur solitaire est un diable ont tous été écrits (à l’exception d’un seul) entre 1925 et 1929. Ils forment le troisième et dernier livre de la série des Voyageurs traqués, qui comprend déjà Aux Fontaines du Désir (1927) et La Petite Infante de Castille (1929).
Pourquoi cette œuvre a-t-elle mis de trente-deux à trente-six ans à voir le jour (du moins en édition courante, car il en a paru deux éditions à tirage limité)? Pourquoi Henry de Montherlant en ajourna-t-il si longtemps la publication? Les thèmes du Voyageur étaient souvent les mêmes que ceux d’Aux Fontaines et de La Petite Infante : crise de «l’homme de trente ans», inquiétude et tristesse que donne le voyage, paysages d’Espagne et d’Afrique du Nord, etc. Peut·être l’auteur pensa-t-il que le public en avait assez, et peut-être en avait·il assez lui-même.
Le livre resta onze ans au tiroir. Il allait paraître, en 1940 – le bon à tirer en était donné – quand survinrent les événements de mai. Henry de Montherlant jugea qu’un livre de confidences personnelles était déplacé dans la période tragique qui s’ouvrait, et il remit Un Voyageur au tiroir.
L’automne de 1961 est-il moins tragique que l’été de 1940? Quoi qu’il en soit, l’auteur cette fois fait paraître son livre. À côté des thèmes que nous avons dits, le lecteur y trouvera des thèmes nouveaux : dans la préface de l’édition non publiée de 1940, la question : «Peut-on laisser sa signature sous une pensée à laquelle on a adhéré autrefois, et à laquelle on n’adhère plus?» ; dans
Trois jours au Montserrat, notes prises au cours d’une «retraite» que fit l’auteur, en 1929, au monastère catalan de Montserrat, l’exposé de sa position religieuse à cette époque ; dans Le dernier retour, le journal de la crise par laquelle il passa du «nomadisme» des années 1925-1929 à la période plus ordonnée et plus heureuse qui suivit.
Pourquoi cette œuvre a-t-elle mis de trente-deux à trente-six ans à voir le jour (du moins en édition courante, car il en a paru deux éditions à tirage limité)? Pourquoi Henry de Montherlant en ajourna-t-il si longtemps la publication? Les thèmes du Voyageur étaient souvent les mêmes que ceux d’Aux Fontaines et de La Petite Infante : crise de «l’homme de trente ans», inquiétude et tristesse que donne le voyage, paysages d’Espagne et d’Afrique du Nord, etc. Peut·être l’auteur pensa-t-il que le public en avait assez, et peut-être en avait·il assez lui-même.
Le livre resta onze ans au tiroir. Il allait paraître, en 1940 – le bon à tirer en était donné – quand survinrent les événements de mai. Henry de Montherlant jugea qu’un livre de confidences personnelles était déplacé dans la période tragique qui s’ouvrait, et il remit Un Voyageur au tiroir.
L’automne de 1961 est-il moins tragique que l’été de 1940? Quoi qu’il en soit, l’auteur cette fois fait paraître son livre. À côté des thèmes que nous avons dits, le lecteur y trouvera des thèmes nouveaux : dans la préface de l’édition non publiée de 1940, la question : «Peut-on laisser sa signature sous une pensée à laquelle on a adhéré autrefois, et à laquelle on n’adhère plus?» ; dans
Trois jours au Montserrat, notes prises au cours d’une «retraite» que fit l’auteur, en 1929, au monastère catalan de Montserrat, l’exposé de sa position religieuse à cette époque ; dans Le dernier retour, le journal de la crise par laquelle il passa du «nomadisme» des années 1925-1929 à la période plus ordonnée et plus heureuse qui suivit.