Textes sous une occupation
(1940-1944)
Collection Blanche
Gallimard
Parution
«Tous les textes recueillis ici ont été écrits sous l'occupation allemande, de 1940 à 1944. La plupart ont paru, en édition à tirage restreint, sous cette occupation.
On se met en route sur les routes de l'invasion, l'été 1940, avec les combattants. Puis deux essais datant de ce même été contiennent le germe – et jusqu'à l'intrigue – de Fils de Personne, tandis que l'Assomption du Roi des Rois donne le germe du roi Ferrante de La Reine morte et que les notes Comme les Hindous... laissent pressentir Le Maître de Santiago. Puis quelques textes rappellent la position de l'auteur devant le gouvernement français du moment, développée avec plus d'abondance dans le Solstice de juin ; plus loin, Jules César et Saint-Simon vont nous ramener encore, nolens volens, à l'actualité. Les pages qui suivent expriment quelques-uns des sentiments qui pouvaient naître alors du contact avec une œuvre sociale. Et le hasard qui fait que le dernier texte que j'ai écrit sous l'occupation de Paris soit un éloge de la volupté, illustre, sans que je l'aie cherché, la phrase que j'écrivais parmi les horreurs de l'été 40 : "La sagesse, et nos passions, nous soutiennent dans les épreuves. Nos passions surtout."
Ainsi ces textes, par leur seul développement chronologique, donnent un aperçu des diverses préoccupations qui furent celles d'un écrivain français parmi d'autres, pendant cette période si particulière. Et c'est cela, il me semble, qui fait leur unité.
Vieux de huit, de dix, de douze ans, je les ai rassemblés ici auprès de moi, comme un homme qui va mourir appelle ses enfants au bord de son lit, les regarde une dernière fois, dans un sentiment d'amitié – chacun d'eux portant quelque chose du moment où il le conçut – et ensuite les éloigne.»
Henry de Montherlant.
On se met en route sur les routes de l'invasion, l'été 1940, avec les combattants. Puis deux essais datant de ce même été contiennent le germe – et jusqu'à l'intrigue – de Fils de Personne, tandis que l'Assomption du Roi des Rois donne le germe du roi Ferrante de La Reine morte et que les notes Comme les Hindous... laissent pressentir Le Maître de Santiago. Puis quelques textes rappellent la position de l'auteur devant le gouvernement français du moment, développée avec plus d'abondance dans le Solstice de juin ; plus loin, Jules César et Saint-Simon vont nous ramener encore, nolens volens, à l'actualité. Les pages qui suivent expriment quelques-uns des sentiments qui pouvaient naître alors du contact avec une œuvre sociale. Et le hasard qui fait que le dernier texte que j'ai écrit sous l'occupation de Paris soit un éloge de la volupté, illustre, sans que je l'aie cherché, la phrase que j'écrivais parmi les horreurs de l'été 40 : "La sagesse, et nos passions, nous soutiennent dans les épreuves. Nos passions surtout."
Ainsi ces textes, par leur seul développement chronologique, donnent un aperçu des diverses préoccupations qui furent celles d'un écrivain français parmi d'autres, pendant cette période si particulière. Et c'est cela, il me semble, qui fait leur unité.
Vieux de huit, de dix, de douze ans, je les ai rassemblés ici auprès de moi, comme un homme qui va mourir appelle ses enfants au bord de son lit, les regarde une dernière fois, dans un sentiment d'amitié – chacun d'eux portant quelque chose du moment où il le conçut – et ensuite les éloigne.»
Henry de Montherlant.